Toutelatele

Christophe Willem se dévoile

Ariane Grassi
Publié le 25/04/2007 à 01:27 Mis à jour le 14/03/2010 à 19:57

Alors que les pronostics vont bon train concernant la future Nouvelle Star, Christophe Willem, le phénomène qui a marqué la saison dernière, fait doublement l’actualité. Son premier album, Inventaire, est dans les bas depuis le 16 avril, et la chaîne qui l’a fait naître lui consacre un documentaire exceptionnel. Au tournant de sa carrière, La Tortue confie ses impressions à Toutelatele.com. A savourer puisque désormais M6 refuse que les candidats de la nouvelle saison de Nouvelle Star se prêtent au jeu des interviews avec les sites internet pour cause « d’exclusivité ».

Ariane Grassi : Quel effet cela fait-il de se voir en héros d’un documentaire, avec des images très intimes et des souvenirs d’enfance ?

Christophe Willem : C’est assez violent ! Et c’est bizarre de me revoir travailler avec Zazie. En octobre, nous avions encore des relations professionnelles, elles sont devenues amicales. Jacques a dit, la chanson qu’on me voit répéter dans le film, est un titre personnel mais vague, c’est une esquisse de ce qu’elle a ressenti au moment de notre rencontre, alors que Bombe anatomique, la dernière chanson qu’elle m’a écrite, est plus profonde.

Avec une sortie en avril, votre album, Inventaire, s’est fait attendre, contrairement à ceux des précédents gagnants de Nouvelle Star...

Convaincre la maison de disques de prendre son temps, a pris du temps ! Mais si l’album était sorti en décembre, j’aurais juste honte !

Comment s’est décidé le style de ce premier album ?

Sur Nouvelle Star, j’ai pris du plaisir à faire des chansons auxquelles je n’aurais pas pensé, comme Ça plane pour moi et Où sont les femmes, ce qui m’a amené à me poser des questions sur ces nouvelles perspectives par rapport à ce que j’aimais avant. A la base, j’écoute beaucoup de soul, mais ça ne marche pas en français. Quand les chansons sont adaptées, ça devient juste catastrophique ! La seule à avoir réussi, c’est Ophélie Winter et je ne me voyais pas vraiment dire des choses comme Dieu m’a donné la foi ! Quant à faire un premier album en anglais, cela m’aurait semblé égocentrique.

Inventaire a-t-il une dimension autobiographique ?

Si vous voulez savoir qui je suis, écoutez l’album. Et si vous voulez connaître mon vrai parcours, écoutez-le bien dans le bon ordre ! L’album a un aspect autobiographique, mais il est à décoder !

Vous en êtes déjà à votre deuxième single, Double je, le premier, Élu produit de l’année, n’aura guère eu le temps de marquer les esprits...

Je n’aurais pas choisi ce titre-là comme single. Selon moi, Elu produit de l’année n’est pas assez « évident » pour être tubesque. J’aurais plutôt choisi Double je. Mais c’est une façon de tourner la page sans pour autant renier l’étape Nouvelle Star. C’était important que ce ne soit pas une démonstration vocale. C’est surtout son texte qui compte, et cela amène quelques incompréhensions. Certains journalistes m’ont trouvé prétentieux dans cette chanson, à croire qu’on ne parle pas la même langue !

Comment vivez-vous votre nouveau statut de célébrité ?

Après la tournée, le retour à la vie d’avant a été brutal. Il faut apprendre à gérer les insultes, abandonner l’idée de prendre le métro, s’habituer à n’entrer dans une salle de cinéma que quand la lumière est éteinte... Au début ça rend parano, mais ça va de mieux en mieux, ça devient naturel. Et préparer l’album a permis de digérer tout ça.

Votre entourage est-il fier de vous ?

Mes parents sont contents, surtout mon père. Ma mère, je la gave, ça fait 23 ans qu’elle m’entend chanter ! Mes parents ne sont pas fanatiques, ils m’aident à garder les pieds sur terre.

L’engouement que vous provoquez vous rassure-t-il sur votre talent ?

Je trouve ma voix très quelconque, et ma voix parlée, c’est une catastrophe ! D’ailleurs, j’écoute rarement les maquettes, je n’aime pas me réentendre. Et avec cet album, je sens que les gens vont forcément être déçus, il y a une telle attente !


Appréciez-vous cette curiosité médiatique qui entoure la sortie de votre album ?

C’est parfois difficile à gérer. Les gens ont très vite fait d’interpréter nos attitudes. Par exemple, je suis allé dans l’émission de Marc-Olivier Fogiel pour les 20 ans de M6, et certains journalistes m’ont trouvé arrogant alors que je suis simplement resté silencieux parce que je n’avais rien à dire ! Il est malheureusement souvent nécessaire de s’expliquer !

Avez-vous gardé des relations avec vos anciens camarades de Nouvelle Star ?

J’ai très souvent des nouvelles de Valérie. On s’étaient installés dans le même coin, avec également Gaël et Florian. Mais faute de contacts professionnels, Valérie a dû repartir dans le Sud. C’est un peu compliqué pour elle, car elle écrit des textes et possède un univers très particulier.

Avez-vous suivi les premières émissions de la nouvelle saison ?

J’ai repéré Julien avec son ukulélé dès les castings, j’aime les gens un peu dingues ! Ma fierté par rapport à l’émission, c’est d’avoir donné l’opportunité à d’autres d’oser y aller. Gagner n’est pas le plus important, la vraie victoire pour moi, c’est d’avoir pu travailler avec les partenaires que je voulais.

Regrettez-vous de ne pas vous être présenté plus tôt à l’émission ?

Pour expliquer qui on est en musique, il faut déjà savoir qui on est. Je n’aurais pas pu le faire il y a quatre ou cinq ans.

Accepteriez-vous de vous rendre en tant qu’invité sur le plateau de Star Academy ?

Si on me le propose, j’irai. C’est la seule émission où les artistes peuvent chanter leurs singles !

En dehors de la soul, quels sont vos préférences musicales ?

J’ai acheté mon premier CD à 12 ans, c’était Franck Sinatra. A l’adolescence, j’écoutais des groupes comme Texas, Morcheeba... Maintenant j’aime bien Zazie ou encore Martin Solveig, mais je n’ai pas beaucoup de temps. En fait, c’est très varié, je n’aime pas un style musical précis.

En tant qu’artiste, préférez-vous la scène ou le studio ?

Quand on est perfectionniste, le travail en studio est très agréable. Mais ce que j’ai vécu sur Night of the proms était super intéressant aussi. Les relations avec les autres chanteurs et l’orchestre étaient très cools, je bataillais pour qu’on soit tous logés au même endroit !

Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience de tournée avec l’équipe de Nouvelle Star ?

La tournée des plages représentait la découverte de la réaction des gens après le huit-clos de l‘émission. C’était difficile et c’est pour ça que je parais dingue dans le film ! Il fallait digérer ce qui venait d’arriver.

Et la suite logique de l’album, est-ce votre première tournée en solo ?

Je pense déjà au concept ! Il y aura peut-être des inédits, mais pour ce qui est de la danse, je reste à mon compte !