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Christophe Jakubyszyn (chef du service politique de TF1) : « L’incursion dans l’intimité professionnelle de l’invité est importante dans Vie Politique »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 11/06/2016 à 16:52 Mis à jour le 12/06/2016 à 12:13

Benjamin Lopes : Vie Politique reprend lors d’une séquence le concept de Bureau politique que vous présentez sur LCI. Pourquoi ce choix ?

Christophe Jakubyszyn : : Cette séquence sera, en effet, une déclinaison de Bureau politique sur LCI. C’est important puisqu’avec Catherine Nayl (Directrice générale adjointe à l’information à TF1, ndlr), on réfléchit à une manière de traiter la politique sérieusement sur le fond, et à la fois d’incarner ces rendez-vous. À force de multiplier les émissions politiques, on a désincarné les hommes politiques sur les plateaux lors des débats. TF1 avait déjà inventé d’autres manières de parler de politique pour intéresser le grand public avec Questions à domicile (de 1985 à 1989, ndlr). On avait pensé il y a un an à un premier module de réincarnation de la politique sur LCI avec Bureau politique, et sur TF1 en troisième partie de soirée le dimanche.

Pourquoi cette séquence renouvelle-t-elle réellement le genre ?

Quand on va voir un homme politique dans son bureau, on découvre un autre univers qui parfois correspond à l’image qu’on en a, et parfois pas du tout. C’est intéressant de voir la manière dont il s’entoure de ses objets, ses photos, d’œuvres d’art, de souvenirs ou encore de grigri. Ce n’est pas Le Divan, mais on installe l’invité de l’autre côté de son bureau et il est en position de visiteur. Neuf fois sur dix, le masque tombe avec des éléments de fragilités et des éléments de vérités qui transpercent.

« Vie politique n’est pas une émission studio où l’invité est confronté à une caméra »

Quelles seront les différences avec la version sur LCI pour cette séquence de Vie Politique ?

Ce sera une séquence de l’émission donc, forcément, l’exercice sera plus court. On fera visiter le bureau de l’invité pendant une minute trente. On aura une déclinaison digitale avec une visite à 360 degrés pour visiter le bureau pendant ou après l’émission. Les téléspectateurs pourront donc aller eux-mêmes fureter. Ensuite, on pourra faire la psychanalyse, si je peux dire, en plateau où il y a des éléments d’intrusion du bureau. On mènera cette séquence avec Gilles Bouleau. Cette incursion dans l’intimité professionnelle de l’invité est importante. C’est presque une saga puisqu’il y aura un suspense avec un intérêt à rester jusqu’à la fin. On a une promesse d’un début, d’un milieu et d’une fin sur cette émission et cette séquence en fait partie.

Quel est le rôle du public en plateau dans Vie Politique ?

Le public est passif, mais on l’a voulu très présent. Il est là pour installer une pression, ce n’est pas une émission studio où l’invité est confronté à une caméra. Mais le rôle du public est essentiel, car il faut le conquérir, un peu à la manière des late show américains. Au-delà du face à face avec l’interviewer, il faut savoir les convaincre.