Ce jour où... Y’a que la vérité qui compte a ouvert son rideau sur TF1
Ce samedi 13 avril, Laurent Ruquier sera à la tête d’un prime time spécial des Enfants de la télé. L’émission, autrefois animée par Arthur, sera marquée par la présence de Laurent Fontaine. Ce dernier est connu pour avoir animé, avec son complice Pascal Bataille, Y’a que la vérité qui compte . Retour sur une émission qui a marqué toute une génération dans les années 2000 sur TF1.
L’essor d’un duo
Après des débuts aux côtés de Jean-Pierre Pernaut dans Combien ça coûte, Laurent Fontaine et Pascal Bataille décrochent leur propre émission sur TF1 en 1997. En septembre, la première chaîne d’Europe leur confie Y’a pas photo. Pendant cinq ans, le duo a conquis le cœur des téléspectateurs à travers des sujets de société et des témoignages remarqués. Le programme s’arrête en 2002. Les deux animateurs conservent leur case du lundi en deuxième partie de soirée en dégainant Y’a que la vérité qui compte. Le pari est osé, mais le duo croit en ce nouveau rendez-vous. Le concept est simple : un anonyme demande à la production d’inviter une personne à qui il souhaite faire une déclaration importante. Cette dernière a alors le choix d’accepter d’ouvrir ou non le rideau.
Un « voyeurisme » plébiscité
L’aventure Y’a que la vérité qui compte est lancée le lundi 10 juin 2002. Bien que l’émission est taxée de « voyeurisme », les Français sont au rendez-vous. Près de 40% du public assiste au début de Rebbeca Hampton. Chargée d’accompagner les invités jusqu’au plateau, la comédienne siégera sur TF1 jusqu’au lancement de Plus belle la vie sur France 3 en 2004. Le plébiscite du public est tel que Y’a que la vérité qui compte s’installe comme le rendez-vous le plus fédérateur de deuxième partie de soirée avec une moyenne de 3 millions de fidèles. Début 2003, le divertissement va jusqu’à réunir 4.1 millions de téléspectateurs, soit 40.1% de l’ensemble du public. Une tendance qui va se stabiliser à 3 millions de fidèles jusqu’à la fin de la saison. L’émission, qui tient sur un rythme de deux à trois numéros par mois, passe sous la barre des 2 millions de téléspectateurs en septembre. Elle réunit toutefois deux fois plus de Français que le magazine Mots croisés, diffusé sur France 2. Y’a que la vérité qui compte se renforce dans les mois suivants pour réunir entre 3 et 4 millions de téléspectateurs.
Polémiques en série
Début 2005, Laurent Fontaine et Pascal Bataille peuvent compter sur un socle solide de 2.4 millions de téléspectateurs, soit 38.1% de l’ensemble du public. Alors que Confessions intimes réunit 2.91 millions de curieux (33.3% du public) dans cette même case horaire le lundi 17 janvier, Y’a que la vérité qui compte continue de fédérer jusqu’à 40% du public. L’émission termine la saison avec des parts d’audience avoisinantes les 35% auprès des 4 ans et +. Bien qu’il continue de faire les belles heures de TF1, le duo Bataille / Fontaine s’attire les foudres de la presse. Celle-ci leur reproche la dérive d’une « télé poubelle ». L’un des invités de Y’a que la vérité qui compte est agressé par son ex-conjoint quelques jours seulement après son passage dans l’émission. Les deux animateurs ne remettent pas en cause leur concept, tandis que la victime assure que la production lui avait indiqué que son ex-mari ne serait pas présent. Suite à la diffusion de cette séquence où elle a refusé d’ouvrir le rideau, l’homme l’agresse sexuellement pour lui faire payer l’affront qu’il a subi devant des millions de Français.
L’alternative de Fontaine / Bataille
L’image de Y’a que la vérité qui compte s’écorne davantage à travers l’enquête d’une journaliste de Télérama. Elle invente une fausse histoire pour s’immiscer dans les coulisses. Les Français découvrent l’envers du décor. Une polémique née autour d’un contrat qui interdit les candidats de refuser la diffusion des images. Outre Sam, qui délivrera sa vérité en 2008, un film documentaire est construit autour des coulisses de l’émission. La production saisit alors la justice. En juin 2006, Loribel lance un nouveau magazine. Inspiré de Perdu de vue, En quête de vérité signe un score encourageant. Il est prévu pour une diffusion alternée avec Y’a que la vérité qui compte à la rentrée.
La fin d’une ère
Alors que les séries américaines sont en plein essor, TF1 change de stratégie. Testé avec succès durant l’été, Grey’s Anatomy s’installe le lundi en deuxième partie de soirée. Il faudra attendre le lundi 16 octobre pour retrouver Y’a que la vérité qui compte. L’émission, revue et corrigée, signe un retour devant 2.7 millions de téléspectateurs et 29% de part d’audience sur les 4 ans et +. Le duo Bataille / Fontaine relance En quête de vérité le lundi 6 novembre. L’émission se contente de 2.4 millions de téléspectateurs, soit 29% du public. Alors que Confessions intimes rassemble 3.25 millions de Français (33.1% du public) le lundi 13 novembre, TF1 signe la fin de Y’a que la vérité qui compte. L’émission fait ses adieux en présence de 3.31 millions de téléspectateurs, soit 34.7% du public, le lundi 27 novembre. L’aventure se poursuit pour le duo Bataille / Fontaine à travers En quête de vérité. Mais le public n’est pas assez au rendez-vous et TF1 mise sur un nouveau format de Benjamin Castaldi dès la mi-décembre : Langues de VIP.
Y’a que la vérité qui compte a marqué de son empreinte l’histoire de la télévision de deuxième partie de soirée. Si bien qu’en 2011, soit cinq ans après son arrêt, la chaine AB1 a rediffusé l’émission en prime time.