Catherine Nayl (Directrice Générale adjointe de l’information à TF1) : « Vie Politique n’est pas un programme d’introspection, on est là pour informer et réveiller une curiosité »
TF1 lance son nouveau magazine Vie Politique ce dimanche 12 juin en access prime time. Catherine Nayl, Directrice Générale adjointe à l’information à TF1, revient sur les détails de cette nouvelle émission qui tend à renouveler le genre.
Benjamin Lopes : Comment Vie Politique se démarque-t-elle des autres émissions du genre ?
Catherine Nayl : : Vie Politique est découpée en trois séquences qui permettent de mieux cerner la personnalité qui est devant le téléspectateur et qui probablement se destine à quelque chose d’éminemment important et national, même si nous n’aurons pas que des candidats à la Présidentielle. Il ne s’agit pas d’être dans l’intime et de voir la vie personnelle et familiale de nos invités. En revanche, on va distinguer les trajectoires, ce qui a forgé les hommes et les femmes qui viendront nous parler. Une des séquences sera notamment inspirée de ce que fait Christophe Jakubyszyn (directeur adjoint chargé du service politique de TF1/LCI, ndlr) dans Bureau politique sur LCI.
Pourquoi avoir choisi Alain Juppé comme premier invité ?
Alain Juppé est le premier invité et je salue son courage de venir sur cette première émission sans avoir rien vu de ce à quoi elle pouvait ressembler. Il correspond sans doute actuellement à la façon dont nous avons construit cette nouvelle émission politique. Je pense qu’on est à un moment de l’investissement d’Alain Juppé avec un virage particulier de ce qu’il est qui concorde à nos attentes sur l’émission. Il forge sa politique et c’est intéressant de décrypter cela pour nos téléspectateurs.
La séquence dans le bureau de l’invité est très intimiste. Reste-t-on encore dans le cadre d’un magazine politique ?
On ne perd jamais de vue le côté politique et on ne va pas parler de tout et de rien. Ça permet de faire transparaître un engagement, une personnalité, des difficultés, des faux pas. On va pouvoir découvrir tout ça grâce à une manière différente de poser des questions où l’Homme politique est dans la position d’un invité dans son propre bureau. On le fait déjà dans nos journaux et le fait encore un peu plus dans Vie Politique.
Vie Politique exploite également les sondages. À quoi vont-ils servir ?
Il y a effectivement une séquence basée sur une étude réalisée par notre partenaire TNS Sofres pour essayer de cerner cette personnalité. On interrogera des Français représentatifs de la population afin d’avoir leur ressenti et des faits saillants de cette personnalité politique qui sont parfois juste le reflet de ce que nous imaginons, ou pas. Elle s’ajoute à une première séquence d’interview entre Gilles Bouleau et l’invité.
Le public est présent, mais n’interagit pas avec l’invité. Pour quelle raison ?
L’invité va avoir le temps de s’exprimer sur deux thématiques fortes, environ pendant dix minutes. Gilles Bouleau sera à chaque fois rejoint par un expert de la société civile. Ça peut être le Président d’une association, un syndicaliste, mais ça ne sera pas un Français lambda, sans être péjorative. On fait parler les Français depuis longtemps dans nos émissions politiques sur TF1, c’est-à-dire depuis 2008, et on pensait qu’il fallait faire évoluer ce type de questionnement en le faisant émaner d’une personne qui a une idée précise, car elle est experte dans son domaine. Elle va aller challenger l’invité et lui poser des questions pour pousser ses arguments et sortir de son programme.
« Vie politique est la rencontre entre une personnalité, son histoire, et son programme »
L’information de TF1 a investi les réseaux sociaux, notamment avec Focus.Comment allez-vous les exploiter avec Vie Politique ?
On va utiliser Facebook lors d’une séquence reprenant des données de ce réseau pour essayer de faire le lien entre le ressenti et la réalité, confronté au regard de notre invité sur une thématique et sur ce qu’il veut défendre. On va décrypter ce qu’il se passe sur les réseaux sociaux plus globalement. Une fois que l’émission sera terminée, c’est-à-dire au bout de 60 minutes, nous ferons une déclinaison d’une séquence spécifique sur les réseaux sociaux et sur Mytf1 News, comme nous l’avions fait avec le Président de la République en prime time. Gilles Bouleau pose des questions qui ont été postées par des téléspectateurs, et il se fait donc l’interprète des Français en restant sur le plateau. Ça permet aux invités d’aller plus loin.
Avec ces introspections et la découverte du parcours des Politiques, ne craigniez-vous pas de vous éloigner des programmes des invités ?
Ce n’est pas une émission qui est basée sur l’émotion. Je me rends compte qu’on parle beaucoup de personnalité quand on présente le concept, mais ce n’est pas Le Divan. Ce n’est pas un programme d’introspection, il est là pour informer et réveiller une curiosité. Si on arrive à dégager une certaine émotion parce ce que l’on montre à l’invité renvoie à certaines idées, tant mieux. Mais ce n’est absolument pas le principe de l’émission, elle est politique. C’est la rencontre entre une personnalité, son histoire, et son programme.
Vous avez le choix de ne pas offrir de périodicité à Vie Politique. Quelle stratégie allez-vous adopter ?
Il faut savoir être là au bon moment. Il y a d’autres actualités qui vont arriver comme la primaire des Républicains. On parle beaucoup de trajectoire et il peut y avoir des hauts et des bas. C’est à nous aussi de nous retrouver au bon moment pour sortir quelque chose d’un peu différent de cette personne là. On redémarrera en septembre, mais il est impossible de savoir combien d’émissions nous aurons au total. Même si Vie Politique n’est pas à date fixe, elle aura plusieurs déclinaisons jusqu’à la Présidentielle.