Ca va se savoir > Simon Monceau
Il est le présentateur du talk show de société le plus déjanté du câble et du satellite français. Sur RTL9, Simon Monceau anime Ca va se savoir, une émission où tous les témoins des différents débats sont... des comédiens ! Tout le monde le sait mais tout le monde regarde et fait semblant de ne pas le savoir. Entretien.
Joseph Agostini : Ca va se savoir caracole en tête des audiences du câble et du satellite. Heureux ?
Simon Monceau : C’est un succès un peu magique ! Nous faisons une émission populaire dans laquelle nous ne trichons pas. Pour moi, c’est vraiment comme Le guignol sur les places de village. Nous savons que ce sont des marionnettes mais nous voulons retrouver une âme d’enfant et faire « comme si » c’était la réalité.
Joseph Agostini : Le CSA belge (l’émission est tournée en Belgique) vous a imposé de préciser à l’antenne qu’il s’agissait bien de comédiens et non de témoins réels...
Simon Monceau : Tout à fait ! Et avec le recul, je trouve ça plutôt bien. Les gens se demandent d’ailleurs encore s’il s’agit de comédiens, même si, au fond d’eux, ils n’ont aucun doute là dessus.
Joseph Agostini : Mais qu’entendez-vous par comédiens ?
Simon Monceau : Ce ne sont surtout pas des professionnels mais des gens de la rue qui ont envie de s’essayer à la télé. Il n’y a pas de répétitions et on ne leur demande jamais de refaire les prises. C’est là où se trouve le secret de l’émission ! Il n’y a aucun montage de réalisation. Nous voulons du pur direct, avec six caméras !
Joseph Agostini : Au Luxembourg, savez-vous que les enfants jouent à Ca va se savoir dans les cours de récréation ?
Simon Monceau : J’ai appris ça ! Je ne sais pas si c’est bien ou mal mais ça en dit long sur le succès de l’émission. Les gosses adorent ce show. Je crois qu’on se laisse tous, plus ou moins, convaincre par les comédiens, qui offrent parfois des instants d’émotion intense !
Joseph Agostini : Vous est-il arrivé de refuser certains débats ?
Simon Monceau : Oui. Je ne veux pas de relations incestueuses, pas de viols non plus. Je tiens aussi toujours à mettre la femme en avant. Souvent, c’est elle qui dit la vérité quand l’homme se défend en mentant. On ne sort jamais vraiment du Feydeau, même si on « fait » régulièrement dans le nain, dans l’obèse...
Joseph Agostini : Carole Rousseau et Evelyne Thomas n’ont qu’à bien se tenir, non ?
Simon Monceau : Je fais du Guignol et je l’assume ! TF1 a essayé, un moment donné, avec Carole Rousseau, de fabriquer un truc avec de vrais gens. Ils ont voulu faire du faux avec du vrai ! C’est la meilleure manière de se planter ! (émission Scrupules, ndlr) Nous, on construit un show de toutes pièces. Il n’y en a plus ailleurs !
Joseph Agostini : Le succès de l’émission est peut-être aussi dû à votre look ! Vos cheveux, ils sont vrais, eux au moins ?
Simon Monceau : (Rires) Ils sont 100% authentiques ! On me parle souvent de mon brushing ! Quand mon ami Claude Berda, patron de RTL9 et de Chasse et pêche (dont Simon Monceau est responsable éditorial, ndlr) m’a proposé d’animer Ca va se savoir, j’ai voulu prendre de la distance avec ce programme. Mon personnage se veut décalé, fantaisiste.
Joseph Agostini : Jerry Springer, aux Etats Unis, vous sert-il de modèle absolu ?
Simon Monceau : Comme nous, il se trouve sur une chaîne câblée et non sur une chaîne hertzienne. Jerry Springer défend un style incroyable. Son show est une référence, mais, aux Etats Unis, la production n’indique pas qu’il s’agit de comédiens !