Ça commence aujourd’hui : dans les coulisses de l’émission à succès de Faustine Bollaert sur France 2
Le 28 août 2017, le même jour que Je t’aime etc et une semaine après Affaire conclue, France 2 a inauguré un nouveau magazine pour lancer ses après-midis : Ça commence aujourd’hui. Celui-ci a entériné le retour de Faustine Bollaert sur France Télévisions après sept années d’absence.
Après une première saison en demi-teinte au niveau des audiences (entre 6 et 8% de part de marché lors des deux premiers mois), l’exercice 2018-2019 a signé l’éclosion du programme et le retour au premier plan de France 2, leader des audiences nationales lorsque les enchères commentées par Sophie Davant investissent l’antenne de 16h15 à 17h50. Des records historiques se sont enchaînés en août et septembre dernier. Le dernier en date est contextualisé par le retour du programme en inédit après une semaine de rediffusion, à l’occasion du thème délivré le lundi 28 octobre, apprécié par un total de 1.19 million de Français.
Une équipe très attentionnée
De l’intérieur, comment s’organise une émission devenue une véritable machine de guerre entre les déclinaisons matinales et les directs du vendredi ? Toutelatele a assisté à une journée de tournage pour vous décrire au plus près le travail effectué par Faustine Bollaert et ses équipes.
Au 101, boulevard Murat à Paris siège le plateau de l’émission. L’inscription « Reservoir Prod », du nom de la production du programme, à qui l’on doit également C’est mon choix , est présente sur l’une des façades. Lorsque débute l’émission en direct, le spacieux hall d’entrée ressemble à un véritable « No Man’s Land ». Les bureaux vides font humer une odeur de week-end anticipé, mais bien du monde est à l’œuvre à l’étage. Au niveau du plateau, une cafétéria précède la porte principale qui assure la transition entre l’espace consacré à l’émission et le reste de l’étage. Passée la porte, un couloir présente une ouverture à la première gauche, une porte à la seconde. L’ouverture donne sur une petite salle où est rassemblée, ou plutôt entassée eu égard à la superficie minimaliste de l’endroit, une partie de l’équipe de l’émission, très attentive aux débats et à la performance de l’animatrice complimentée à de maintes reprises pour sa capacité à rebondir sur les différents témoignages et pour son authentique empathie.
La porte au fond du couloir donne tout bonnement accès à la loge de Faustine Bollaert. Une fois le direct achevé, aux alentours de 15h05, c’est dans son espace personnel que la quadragénaire propose de réaliser l’interview prévue et organisée par son attachée de presse. Le numéro suivant, enregistré et consacré aux addictions, n’est pas prévu avant 17 heures. Cela parait long, mais en réalité, « ça passe très vite », confie-t-elle avant de répondre à une première question. La loge ressemble au plateau de l’émission mais ressemble surtout à l’occupante des lieux. Très coquette, riche en couleurs avec notamment un rose bonbon qui saupoudre le blanc d’un éclat pur, presque médical, la pièce se veut joyeuse et thérapeutique afin de contrer les ondes négatives auxquelles est confrontée la cheffe d’orchestre lors de témoignages souvent durs et poignants.
Des intervenants qui gagnent en popularité
Après que les témoins du direct aient débriefé l’émission en compagnie de l’équipe et des intervenants, ceux-ci laissent place aux témoins prévus lors de l’enregistrement. À la demande de Faustine Bollaert, ce rendez-vous de l’après-midi se veut plus léger qu’à l’accoutumée, la fin de semaine et la longue journée de travail ne permettant pas à l’animatrice de pouvoir assumer des sujets trop dramatiques. Pourtant, le thème concocté sur les addictions offrira son lot de récits poignants et de larmes parmi les invités.
Avec quelques minutes de retard par rapport au programme, le public commence à être placé tandis que le chauffeur de salle multiplie les blagues et titille les plus fidèles spectateurs. Le vouvoiement n’est plus de sortie. Les témoins, alors trois jeunes, prennent les premiers, possession du plateau. Cet après-midi-là, l’addictologue et psychiatre Laurent Karila est convié aux discussions. Il est accueilli par des applaudissements et des « hourras », preuve que la notoriété des intervenants va de pair avec celle du programme, à l’instar des acheteurs d’Affaire conclue. Certaines dames du public osent même un haussement d’épaules et prennent un ton un tantinet irrévérent en répondant à la question : « Vous connaissez Laurent ? »
Alors que Faustine Bollaert aime rester un moment seule dans sa loge afin de décompresser, elle arrive à son tour sur le plateau à environ dix minutes du tournage. Elle salue les invités et les rassure avant que l’enregistrement ne démarre. Le stress est inévitable. Surtout chez des témoins aussi jeunes. Parmi eux, une jeune femme venue de Suisse a préféré rester dans le public. Pour mieux réagir en fin d’émission et prendre aussi bien les autres témoins, que Faustine et Laurent dans ses bras, avant de fondre en larmes. Au cours de cette heure d’enregistrement, une seule prise sera doublée.
Pour les invités, ça ne se termine pas aujourd’hui
L’émission achevée, la discussion entre les différents protagonistes se prolonge quelques instants sur le plateau puis dans la petite salle adjacente. Chacun retrouve ensuite ses affaires et la désertion du studio parisien se veut progressive. La plupart des experts sont domiciliés en dehors de la région parisienne et sont conviés la plupart du temps à une session de plusieurs numéros. Le thème des addictions, quant à lui, a constitué l’une des sept semaines spéciales qui se prolongeront jusqu’à Noël. Il faudra néanmoins patienter encore un peu pour voir les guirlandes et le sapin illuminer un peu plus un plateau qui ne manque pas de pétiller au milieu d’une bienveillance et d’un humanisme qui sont le sel d’une émission à succès.
Faustine Bollaert le rappelle : pour ses invités, le recoupement des différents témoignages et la rencontre avec quelques-uns de leurs semblables participent à une reconstruction et à un nouveau départ. Ces invités ne sont pas lâchés dans la nature puisque les équipes viennent régulièrement aux nouvelles. L’émission télé n’est qu’une première étape dans un processus qui, pour eux, commence aujourd’hui...