Bruno Guillon (100% France) : « Je ne fais pas mes émissions en fonction de la concurrence »
Alors que Chacun son tour est un succès tous les matins sur France 2, Bruno Guillon est seul aux commandes de 100% France ce samedi 3 juin 2023. Il s’est confié à Toutelatele sur l’arrivée de ce nouveau jeu en prime time.
Ewan Maleszka : Vous arrivez à la présentation de 100% France, seul en prime time. Pour la deuxième fois, la chaîne publique vous confie les commandes d’une première partie de soirée en dehors des bêtisiers. Après les succès de 100% Logique ou Le Quiz des champions, ressentez-vous une pression supplémentaire ?
Bruno Guillon : Je ne ressens pas vraiment de pression, j’avais déjà fait une version de Chacun son tour en prime et j’ai eu l’occasion d’animer d’autres rendez-vous, donc c’est plus de l’excitation. J’ai la chance de ne plus avoir trop de pression sur les programmes que me propose la chaîne, il y a une confiance mutuelle. Je sais que je ne remets pas ma vie en jeu à chaque nouvelle émission. Et je suis excité d’animer un nouveau programme sur France 2.
Par quoi avez-vous été séduit dans le concept de 100% France ?
J’aime bien l’effet de bande, c’est quelque chose que je cultive depuis longtemps à la radio et le matin dans Chacun son tour. Le fait d’avoir 100 personnes en plateau avec moi sous forme de panel en plus des invités, amène une ambiance et un état d’esprit qui me correspond.
En quoi 100% France est différent des jeux classiques ?
La principale particularité, c’est qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. C’est un jeu dans lequel tout le monde peut se reconnaître puisque l’on va jouer avec les habitudes, les croyances et les hobbies des Français. C’est la notion de programme « populaire et familial », tout le monde va s’y retrouver. À la différence d’un sondage où l’on fait appel à un échantillon de personnes, le panel sera directement présent en plateau et pourra réagir aux questions.
« Je sais que je ne remets pas ma vie en jeu à chaque nouvelle émission »
100% France est l’adaptation d’un jeu quotidien italien. Existe-t-il des différences par rapport au format original ?
La différence est que l’on va faire jouer des « VIP », et que l’intégralité de leurs gains sera reversée à des associations. On a trouvé ce petit changement pour le placer à 21h10, il n’y a pas de personnalités dans la version quotidienne italienne.
France 2 vous propulse face à la finale de The Voice sur TF1 ce samedi 3 juin 2023, et la finale de la Ligue des champions le 10 juin. N’est-ce pas kamikaze d’installer un nouveau format avec la concurrence de ces deux grands rendez-vous prévus de longue date ?
Je trouve ça plutôt sain de partir en frontal avec de grands rendez-vous, la concurrence crée de l’émulation. France 2 mise sur la programmation de jeux le samedi soir depuis un petit moment maintenant, et ça lui a plutôt bien réussi. Je trouve ça motivant, les gens qui ne sont pas forcément fans de chanson et qui ont envie de légèreté trouveront leur bonheur en regardant l’émission. C’est la même chose pour le 10 juin, les Français qui ne suivent pas le football ont l’occasion de trouver un programme de substitution sur France 2. Je ne regarde pas trop ce qui se fait à côté, je ne fais pas mes émissions en fonction de la concurrence.
Avez-vous des objectifs d’audience pour ces deux numéros de 100% France ?
Si l’on pouvait être autour de 12% de part d’audience, ce serait super pour un score de lancement. Les audiences ne révèlent pas forcément la qualité d’un programme, donc le seul objectif que je me suis fixé est de faire une bonne émission. Et on travaille d’arrache-pied depuis plusieurs semaines pour que ce soit le cas.
« Nous n’avions pas eu à rougir des audiences du prime de Chacun son tour »
Parallèlement, Chacun son tour est un succès chaque matin sur France 2, avec des audiences qui continuent de grimper. Sur les cibles commerciales, vous parvenez à tirer votre épingle du jeu face à Julien Courbet (M6), Les feux de l’amour (TF1), et la force de frappe des chaînes info. Est-ce lié à « l’effet bande » que vous évoquiez ?
C’est complètement ça. Quand on a commencé à travailler sur le projet de Chacun son tour, j’avais dit que le choix des candidats était très important, je voulais que tout le monde puisse s’identifier à eux. Un gros travail est fait au niveau du casting, pour que je sois au courant d’une grande partie de leurs vies, pour faire en sorte que les téléspectateurs les connaissent... Comme dans une série, le but est que chaque candidat ait une personnalité propre et soit attachant aux yeux du public. Contrairement à d’autres jeux où il n’y a qu’un seul champion, Chacun son tour est le premier où tous les candidats restent tant qu’ils n’ont pas décroché la cagnotte.
Le succès actuel de l’émission pourrait-il pousser France 2 à diffuser un nouveau prime, après celui de 2022 ?
Pour le premier prime time, nous n’avions pas eu à rougir des audiences, mais l’émission était à ses débuts, c’était à peine un an après le lancement. Ça peut être à nouveau envisageable, mais je pense qu’il faudra changer un peu plus le format.
Comment vous organisez-vous pour allier une quotidienne (Chacun son tour), la matinale radio sur Fun, une émission hebdomadaire sur RTL (Le bon dimanche Show) et le tournage des prime times pour France 2 ?
Les journées sont assez longues, mais mon moteur est la passion. J’ai la chance de faire ce que je rêvais de faire quand j’étais adolescent, donc je n’ai pas l’impression de travailler. À côté de ça, j’ai une vie assez rangée, je me couche à 20h30 pour pouvoir me lever à 3h30 le lendemain pour la matinale de Fun Radio. Je fais des vraies coupures le week-end, que je consacre à ma famille, cela permet de maintenir un équilibre stable et sain.
100% France est à retrouver ce samedi 3 juin 2023 à partir de 21h10 sur France 2.