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Braquo 3 : « Une tragédie shakespearienne »

Claire Varin
Publié le 10/02/2014 à 19:17 Mis à jour le 22/02/2014 à 22:16

“Quatre moins un, Caplan” lance Vogel (Geoffroy Thiebaut). C’est ainsi que démarre la saison 3 de Braquo sur Canal+. La bande de flics du SDPJ 92 a perdu l’un des siens, Théo (Nicolas Duvauchelle), dans l’explosion d’une voiture piégée. Leur honneur à peine lavée, le coup porté fait mal, mais Caplan (Jean-Hugues Anglade), Roxane (Karole Rocher) et Walter (Joseph Malerba) reprennent du service et se lancent sur les traces d’un groupe mafieux de l’Europe de l’Est, alors en pleine guerre de succession.

Bien conscient d’avoir déconcerté un certain nombre de téléspectateurs lors de son arrivée sur la série (suite au départ d’Olivier Marchal), Abdel Raouf Dafri semble avoir trouvé sa légitimité dans le Emmy Award international qui a récompensé la saison 2. Toujours aux commandes de cette saison 3, le scénariste, qui en avait marre de voir toujours les noirs et les arabes dépeints en criminels, a donc choisi de s’intéresser à la mafia russe, qui fait maintenant l’actualité avec des cambriolages organisés.

Un violent et machiavélique duel annoncé

Dans cette saison 3, Braquo se recentre sur l’importance du groupe. Le sort réservé à Théo va évidemment bouleverser ses anti-héros, de manières différentes. L’absence de Nicolas Duvauchelle relance les cartes. Un violent et machiavélique duel s’annonce entre Caplan et Vogel. Depuis le début de la série, ce dernier se tenait dans l’ombre pour enfin se révéler ici. Braquo est une série feuilletonnante, qui malgré sa saison 2, ne renie pas réellement le travail d’Olivier Marchal, mais se le réapproprie. La narration explore notamment des éléments antérieurs à la saison 1 dans un épisode flashback.

Manuel Boursinhac, qui avait travaillé avec Olivier Marchal sur Police District, se dit proche de l’univers du créateur. “Braquo prend la forme d’une saga familiale chez les flics qui dérive vers la tragédie shakespearienne. Ils sont unis dans le sang qui coule autour d’eux et régis par leurs propres règles et un code d’honneur” raconte le réalisateur, qui mis en scène quatre des huit épisodes de la saison.

“Le scénario originel d’Abdel Raouf Dafri est très barré, avec une grande part de fantasme qui m’a beaucoup intéressé. Je souhaitais rendre cette saison 3 la plus réaliste et la plus crédible possible, en atténuant le côté machiste des protagonistes pour révéler leur profonde humanité” raconte l’autre réalisateur Frédéric Jardin. D’ailleurs, la série sombre, violente et très masculine fait cette saison plus de place aux personnages féminins. “J’aime bien les femmes fortes, les femmes qui se battent. Je n’aime pas les connasses qui chialent” lance le scénariste. “Roxane est un personnage gauche en retrait” déclare Karole Rocher. Mais ici, “elle se lâche de plus en plus et c’est bien de la voir se lâcher.”

Un nouveau personnage

Cette troisième salve introduit également un nouveau personnage, Orianne, jouée par Lizzie Brochere. C’est "une jeune femme brisée. Une fille de la BAC à qui l’on n’a laissé aucune chance.” Fille de flic donc, en qui son interprète voit un écho à la fille de Walter, Orianne traîne une histoire lourde, que le téléspectateur va découvrir au fur et à mesure des épisodes et notamment son lien avec Caplan. Ce personnage déterminé trouble par sa relation avec le personnage froid de Vogel.

À noter qu’une saison 4 est en préparation et qu’elle est annoncée comme la dernière de la série à succès de Canal+.