Bernard de la Villardière (Cap Horn, M6) : « Cette aventure a été épouvantable et fatigante »
Ce lundi 17 décembre, Bernard de la Villardière et Mike Horn sont réunis pour un numéro spécial de Cap Horn dans la jungle des Philippines, tourné en février dernier. La rencontre de deux fortes personnalités dans un voyage qui n’a pas été de tout repos pour le journaliste. Celui-ci est revenu sur son aventure hors norme pour Toutelatele.
Joshua Daguenet : comment s’est constituée cette insolite association Bernard de la Villardière / Mike Horn ?
Bernard de la Villardière : Nicolas de Tavernost [Président du groupe M6, ndlr] m’a envoyé un SMS me demandant si je voulais « faire Mike Horn » la semaine prochaine. Je lui ai demandé si c’était pour une interview à Paris, et il m’a indiqué qu’on allait m’appeler. Le programme était installé et prêt donc il fallait quelqu’un pour se dévouer. En temps normal, j’aurais dis non et j’avais eu des pépins de santé [il a vaincu un cancer, ndlr] donc je n’étais pas dans la meilleure forme de ma vie.
Pourquoi ne pas avoir attendu de récupérer vos forces pour vous lancer dans le grand bain ?
Nous pensions qu’il y avait un bon créneau météo et nous y sommes allés trop tôt. Il fallait aussi concorder avec les disponibilités de Mike.
Que saviez-vous de l’émission avant d’y participer ?
J’avais regardé plusieurs numéros d’À l’état sauvage et c’est vrai que la personnalité craque très souvent et je ne voulais que cela arrive avec moi. En même temps, je ne suis pas une groupie de Mike Horn, nous avons chacun notre univers et je souhaitais une relation d’homme à homme.
Le tournage a été infernal...
Nous n’avions pas prévu les fortes pluies. Les caméras tombaient les unes après les autres et je sentais ce flottement de la part de la production. Nous avons été, avec Mike Horn, longtemps en huit-clos dans la jungle, et je sentais également que c’était compliqué pour lui. Nous avons été atteints par la tempête et je me suis ouvert l’arcade sourcilière où un gars m’a recousu. Cette aventure a été épouvantable et fatigante et d’ailleurs la météo nous a empêchés de pratiquer de la plongée.
« Nous n’en sommes pas arrivés au point de vouloir nous étrangler »
Comment s’est passée la cohabitation avec l’aventurier ?
Je l’ai agacé plusieurs fois car je m’arrêtais dans les villages pour parler aux gens alors que lui traçait. Il est un sportif de haut niveau et quand il s’adressait aux personnes, c’était uniquement pour en soutirer des informations. De mon côté, je n’ai pas apprécié qu’il me laisse une journée et demi sans manger juste pour me tester mais nous n’en sommes pas arrivés au point de vouloir nous étrangler. Il attendait peut-être aussi que je sois un peu plus fan car il est habitué à cela. Nous avons par ailleurs échangé sur des sujets privés puisqu’il a perdu sa femme et sa mère à cause du cancer.
Avez-vous songé à arrêter le tournage ?
Je me suis posé la question au bout de deux jours avant la traversée en bateau. Le parcours, défini, a du évoluer à cause de mon état de fatigue et des conditions climatiques.
Que retenez-vous humainement de cette excursion ?
J’ai perdu 3.5 kilos en me pesant sur la balance mais je les ai vite récupérés (rires). Sinon, j’ai eu la confirmation que j’avais la capacité de m’adapter, que ma fierté m’incitait à ne jamais rien lâcher et que je n’affichais pas mes faiblesses.
Cap Horn est l’occasion de vous désolidariser de votre image purement journalistique...
Cette émission ne remet pas en cause le journaliste que je suis. Il est vrai, on moque mes tenues lorsque je me déplace à l’étranger mais ce n’est pas parce que je vais dans un bidonville que je dois porter une casquette à l’envers et une chaîne en or autour du cou. C’est ridicule. Je suis attaché à mes chemises propres et c’est moi qui les repasse le matin.
« Il est prévu que je parte en expédition avec Hanouna ! »
Vous tenez à votre confort malgré tout...
J’aime bien mon petit confort en effet. Il m’est arrivé de dormir en hamac en Amazonie mais je déteste quand ça dure et je déteste par dessus-tout les endroits humides. Je ne suis pas adepte des campings, des nuits sous la tente. Même quand je suis en haute montagne, je vais toujours trouver un refuge où je puisse prendre une douche chaude et bien manger.
Seriez-vous partant pour retenter une telle expérience ?
Bien sûr, il est prévu que je parte en expédition avec Hanouna ! (ironie)
Comment percevez-vous le décalage entre le comique des situations dans lesquelles vous êtes en souffrance ?
Je trouve cela très bien. J’ai beaucoup de distance vis-à-vis de moi et je suis conscient de l’aspect marmoréen que je dégage dans Enquête exclusive mais ma sobriété est à l’origine de ma longévité télévisuelle.