Bénédicte Le Chatelier (LCI) : « J’ai le sentiment qu’on est en train d’assister à la renaissance d’une chaîne qui a gardé son ADN »
Arrivée en 2004 sur LCI en tant que pigiste, Bénédicte Le Chatelier est désormais une des figures de la chaîne d’information du groupe TF1. Tout au long de la saison 2017/2018, elle sera un des visages du week-end avec Le Brunch (samedi et dimanche de 10h à 12h), 24 heures en questions (samedi de 18h15 à 20h00) et Le Live Politique (dimanche de 18h à 20h). Rencontre
Paul Gratian : Depuis 2004, vous êtes passée par toutes les étapes de la chaîne LCI. Où en est-elle aujourd’hui ?
Bénédicte Le Chatelier : De mon point de vue, on a eu des années magnifiques et d’autres beaucoup plus difficiles. Depuis un an, on récupère et on est en train de réussir à retrouver une chaîne que l’on avait un peu perdue tout en la faisant évoluer dans la modernité avec des nouvelles signatures et plus de décryptage. Sincèrement, même si je ne suis pas la plus ancienne ici, je suis là depuis longtemps et je me suis pas mal baladée dans la grille, j’ai vraiment le sentiment qu’on est en train d’assister à la renaissance d’une chaîne qui a gardé son ADN. Si la direction n’avait pas fait en sorte que l’on garde cet ADN, cela ne fonctionnerait pas.
La chaîne n’aurait donc pas changé par rapport aux années originelles ?
Elle a beaucoup évolué dans la forme, mais dans le fond, elle a gardé ce qui fait la sève de la chaîne : le décryptage, l’information sérieuse. Il y a quelques années, je me souviens d’une enquête de notoriété qui montrait que la marque LCI était très forte. On est la deuxième chaîne d’information, mais les gens connaissent LCI et l’associent au sérieux, à la rigueur et au décryptage. La concurrence est plus que stimulante, car elle est saine. LCI est au cœur de l’information. Cela permet de faire venir des signatures telles que David Pujadas, Natacha Polony, Fabien Namias… On suscite l’envie.
« Tout en étant sérieuse et sans faire de l’infotainment, je me pose en permanence la question que se pose madame Michu devant sa télévision »
Chaque week-end, vous êtes désormais le visage de LCI en présentant trois émissions…
Je vais avoir des week-ends chargés. Thierry Thuillier [directeur général de LCI] m’a dit qu’il avait besoin d’un fil rouge le samedi et le dimanche avec un visage que l’on retrouve tout au long du week-end.
En annonçant la présentation du Brunch de 10 heures à 12 heures, vous avez évoqué vouloir faire « pétiller l’info ». Que cela signifie-t-il ?
Je trouve triste les codes des chaînes d’information à l’ancienne en étant cadré à la poitrine, sans un cheveu qui dépasse et avec des présentateurs interchangeables. Je ne veux pas dramatiser l’info. Tout en étant sérieuse et sans faire de l’infotainment, je me pose en permanence la question que se pose madame Michu devant sa télévision. Je voudrais rendre l’information accessible, compréhensible sans la dramatiser. Le Brunch est une émission d’accueil et d’actualité avec des rubriques culturelles, des invités un peu décalés. C’est de l’information autrement, toujours en ayant un œil sur l’actualité chaude pour pouvoir y réagir et la décrypter en permanence. Il y a plusieurs journalistes en plateau pour expliquer ce qui est en train de se passer. On fait aussi participer les téléspectateurs par des micros-trottoirs pour leur demander ce qui les a marqués dans la semaine.
Le samedi, vous prenez la tête de 24 heures, l’info en questions, y a-t-il des différences avec l’émission de David Pujadas en semaine ?
24 heures en question le samedi est la déclinaison de ce que fait David Pujadas en semaine. On reprend le système de SMS qui existe déjà. C’est sensiblement la même émission avec quelques petits ajustements à la marge. Je suis aussi le joker de David Pujadas quand il partira en vacances.
« Ushuaïa TV fête les trente ans du format de Nicolas Hulot. Avec lui, on abordera les secrets de tournages, les raisons de la création de Ushuaïa, son coût… »
Votre troisième rendez-vous est Le Live Politique. En quoi consiste ce nouveau programme ?
Le dimanche soir, Le Live Politique est la déclinaison de ce que faisait Christophe Jakubyszyn dans Le Live Présidentiel. Thierry Thuillier a voulu faire une grosse émission politique de deux heures et il m’a proposé de l’animer. Christophe vient avec moi pour apporter son expérience de journaliste politique puisque je ne suis pas journaliste politique, mais généraliste. On propose un dispositif assez intéressant. Christophe fait un portrait ‘pas sympa’ de l’invité et je mène un interview en accueillant un invité inattendu dont la venue n’est pas connue par l’homme politique. Ensuite, il y a un débat avec des contradicteurs face à l’invité. Au début, quand on a voulu faire cette émission, on nous a dit qu’aucun invité politique n’acceptera de rester deux heures sur un plateau. Pourtant, le premier invité était Christophe Castaner et les deux prochains hommes politiques seront Benoit Hamon [le 10 septembre] et Marine Le Pen [le 17 septembre].
En plus de LCI, vous serez à l’antenne d’Ushuaïa TV le 21 septembre pour les trente ans du programme de Nicolas Hulot. Quels thèmes aborderez-vous ?
Je suis super contente. Ushuaïa TV fête les trente ans du format de Nicolas Hulot. On avait déjà prévu depuis longtemps de faire une grande émission avant que Nicolas Hulot soit nommé au gouvernement. Ce programme lui tenant absolument à cœur, il nous a laissé un bon créneau dans son emploi du temps pour parler de cette émission. On n’abordera absolument pas la politique et son rôle de ministre, mais plutôt des secrets de tournages, les raisons de la création de Ushuaïa, son coût… Cela fait partie des synergies de groupe. Avec TMC, j’avais fait un documentaire sur Diana au début de l’été. Le groupe TF1 permet de faire beaucoup de choses et j’en suis ravie.