Aurore Delplace (Johanna, Un si grand soleil) : « Julien et Alice étaient le couple phare de la série... je dois relever le défi »

Joshua Daguenet : En dix-huit mois, Johanna est passée des bras de Christophe à son meilleur ami Ludo avant de craquer pour Julien dans Un si grand soleil. Ces trois hommes n’ont pourtant pas grand-chose en commun...

Aurore Delplace : Ils sont totalement opposés. Johanna aime la diversité. Je ne suis pas surprise parce qu’avec son mari, c’était devenu une routine et elle a trouvé chez Ludo quelque chose qui était opposé à elle, même si cela a fini par se terminer, car ils étaient trop éloignés l’un de l’autre. Julien est plus un homme d’affaires qui lui correspond. Pourtant ils ne s’aimaient pas au début et il lui a fait la misère.

Entre son divorce, le départ de Manon et des rapports inégaux avec Arthur, le chef d’entreprise n’a pas une vie familiale très harmonieuse alors que votre personnage désire un enfant. Peuvent-ils trouver un équilibre face à tous ces paramètres ?

Cela parait compliqué, mais on peut s’attendre à tout. Je n’ai pas l’impression que cette relation va s’installer sur le long terme, c’est un pansement qui leur fait du bien à l’un et l’autre.

La nouvelle idylle de Johanna est aussi perturbée par les visions cauchemardesques de Julien, toujours hanté par Hugues. Peut-on imaginer cette intrigue romantique s’enrober de surnaturel pour la première fois dans ce feuilleton ?

Du surnaturel non, mais il va être hanté par des choses qui se sont passées dans sa vie. Cela va se montrer par du rêve et Julien ne va pas du tout en parler à Johanna. Elle va en pâtir, et quand il va la jeter, elle va se réfugier dans les bras d’un autre.

« Je n’ai pas l’impression que cette relation va s’installer sur la durée »

Le public est étonné de voir Julien et Johanna remplacer aussi rapidement Alice et Ludo, et Jérémy Banster a même évoqué un divorce précipité entre son personnage et celui de Maëlle Mietton. L’avez-vous été, vous aussi, à la lecture du scénario ?

Aussi vite et avec Julien, oui, mais c’est rigolo. C’est plutôt chouette. Pour moi, les gens ont du mal à apprécier mon personnage et je rentre dans une famille hyper appréciée. Julien et Alice étaient le couple phare de la série et ça me cause un petit stress. Je dois relever le défi pour que les gens y croient.

Professionnellement, Johanna est sur un gros projet. Vous parait-il aussi ambitieux et affairiste qu’à ses débuts sur l’écran ?

Oui, complètement, et j’adore jouer ce personnage, car il est à l’opposé de moi. Elle est carriériste et ambitieuse. Johanna a toutefois eu ce petit moment attachant quand elle a perdu son bébé. Elle a craqué. Il lui manque peut-être un peu plus de fêlures pour être appréciée du public.

Vous avez aussi chanté à de nombreuses reprises sur le petit écran. Ce rôle récurrent dans Un si grand soleil vous a-t-il décidé à mettre entre parenthèses votre passion pour le chant et la danse ?

Je l’ai mise entre parenthèses parce que j’ai été obligée. Avec ce confinement, j’ai pu m’y remettre un peu et je me suis remise à réécrire des chansons. Quand les scènes rouvriront, j’aimerais faire quelques petits concerts, à commencer par Montpellier. J’avais encore un spectacle il y a un an où je me produisais à l’Alhambra le vendredi, samedi et dimanche, mais je ne peux plus repartir sur ce rythme.

« Johanna ne peut pas rester seule »

Beaucoup de Belges raffolent du répertoire français comme l’illustrent les nombreux maestros de N’oubliez pas les paroles. De votre côté, quels artistes vous inspirent ?

J’aime beaucoup Slimane. Ses premières chansons étaient incroyables. Avant qu’il fasse The Voice, il écrivait déjà et il nous avait fait écouter « Paname » dans le bus avec Didier Barbelivien. Nous avions enregistré un album ensemble pour la comédie musicale Marie-Antoinette.

Le yoga est aussi l’un de vos hobbies. Pendant cette période de confinement et de couvre-feu, comment l’exploitez-vous pour contrer cette morosité ambiante ?

Pendant le confinement, le yoga a été plus qu’un hobby, cela a été ma bouée de sauvetage. Je devais en faire chaque jour une heure pour me donner une rigueur à tenir. On n’a pas envie de le faire quand on est déprimé. En revanche, pour le couvre-feu, je pense davantage à l’apéro (rires).

Votre personnage a pris une place importante dans la série. Johanna va-t-elle s’installer durablement au sein du feuilleton ?

Il y a encore des tas de choses à faire avec Johanna. Elle ne peut pas rester seule de toute façon donc il y aura forcément d’autres histoires. J’ai déménagé il y a un an à Montpellier, j’en avais un peu marre de Paris. On n’est pas des arbres, on a envie de bouger et je suis avec mon amoureux. On est vraiment bien là-bas.