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Audrey Dana (Zorro) : « Gabriella veut sa revanche sur Don Diego ! »

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Rédacteur - Expert TV & Audiences
Publié le 23/12/2024 à 20:03 Mis à jour le 24/12/2024 à 10:59

Audrey Dana campe le rôle de Gabriella dans la série Zorro, dont la première soirée se déroule ce lundi 23 décembre 2024 sur France 2. La comédienne, qui évolue aux côtés de Jean Dujardin, est revenue sur le rôle prépondérant de ce personnage.

Emmanuel Lassabe : La relation de Gabriella avec Don Diego est quelque peu à bout de souffle. Son désir d’enfant avec l’adoption de Nacai est-il le fusible avant l’explosion du couple ?

Audrey Dana : Gabriella est bloquée dans une vie trop petite pour elle. Elle est profondément aventurière et possède un grand sens de la justice. Don Diego pense qu’elle veut un enfant. Mais en réalité, elle a soif d’aventure.

Cette aventure avec Zorro est-elle une manière de comprendre que son couple est terminé ?

Ce n’est pas seulement grâce à Zorro. C’est à travers les épreuves qu’elle va traverser. C’est comme si Zorro l’inspirait à être elle-même, à devenir plus courageuse et à affirmer davantage ce qu’elle estime juste. Quand elle voit ce gamin qui se fait maltraiter, ou ces gens chassés de leur propre village où ils ont vécu toute leur vie, c’est intolérable pour elle. À une époque où les aristocrates restaient confortablement installés sans se remettre en question, Gabriella, elle, décide de tout remettre en question. C’est justement parce qu’elle n’a pas eu d’enfant, qu’elle a l’esprit libre et peut se poser de vraies questions.

Pourquoi n’a-t-elle pas réagi lors de l’incendie dans le quartier des autochtones, dont on soupçonne Don Emmanuel ?

Parce qu’elle n’est pas censée être là-bas. Quand elle est libérée par Zorro, elle est profondément troublée par lui. Elle garde cette aventure secrète, car elle sait qu’elle provoquerait trop de questions de la part de son mari. Elle se dit : Je vais régler ça moi-même. De toute façon, Don Diego n’agit pas. Il ne fait qu’écrire des lettres au roi, qui mettront un an à obtenir une réponse.

Gabriella décide alors de gérer les choses par elle-même, avec l’aide de Zorro si nécessaire. Elle a essayé de réveiller Diego, mais il ne fait rien. Lorsqu’elle lui en parle, lors d’un pique-nique, en lui disant qu’elle est très préoccupée par les autochtones, il lui répond : « Grâce à moi, on les appelle comme ça maintenant ». Elle réalise alors que son combat n’ira pas plus loin que cette terminologie.

« Gabriella ne comprend pas comment Diego a pu être capable de ça »

Gabriella passe par une phase de deuil à la mort de Zorro. Pourquoi rappelle-t-elle Don Diego ?

Je pense qu’à ce stade, Gabriella est complètement perdue et en plein deuil. Son premier réflexe, quand Zorro lui dit « Vas-y », c’est de penser qu’il ne lui pardonnera jamais son infidélité. N’oublions pas qu’elle est une femme des années 1800, une époque où la femme n’existait presque pas sans son mari – une réalité qui perdure malheureusement encore dans certains cas aujourd’hui.

Comment réagit-elle lorsqu’elle apprend la double identité de son compagnon ?

C’est la pire trahison qui soit. Elle se rend compte qu’elle n’a jamais vraiment connu son mari, qu’il ne sait pas qui il est, et qu’elle n’aurait jamais pu imaginer que Don Diego et Zorro soient la même personne, tant ils semblent opposés. Elle ne comprend pas comment Diego a pu être capable de ça. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a l’impression qu’il s’est moqué d’elle.

N’avait-elle pas des doutes sur l’identité de son compagnon, face à sa volonté de ne pas retirer le masque ?

Elle n’avait aucun doute. On joue vraiment sur la dynamique de Clark Kent qui enlève ses lunettes pour devenir Superman. Une fois que Zorro porte le masque, elle ne le reconnaît pas. Diego est tellement à l’opposé : trop gentil, trop naïf, trop doux, pas du tout animal, pas du tout assuré, écrasé par le patriarcat qu’il n’assume pas. Gabriella ne peut donc pas faire le lien. Même avec le nez au milieu du visage, elle ne le reconnaît pas. Le choc vient du fait qu’il s’est moqué d’elle, qu’il n’est pas celui qu’elle pensait connaître. Cela provoque une profonde remise en question de son identité.

Pourquoi décide-t-elle de se venger en devenant le double de Zorro ?

C’est comme un serpent qui se mord la queue. Elle veut qu’il se retrouve dans la même situation qu’elle. Elle veut sa revanche.

« Je ne m’attendais pas à un rôle aussi fort »

Gabriella inverse la tendance et la peur, et devient très joueuse dans la deuxième partie de la série. Comment avez-vous abordé ce changement de cap ?

Je me suis éclatée. C’était une partie vraiment géniale à tourner, parce qu’elle était plus physique, plus intense. En vrai, je ne m’attendais pas à un rôle aussi fort. Ce qui arrive est inattendu, surtout pour une série qui se déroule dans les années 1800. Ce revirement est très surprenant. C’était très jouissif à jouer.

Jean Dujardin et moi savions dès le départ pourquoi nous avions signé. À un moment donné, nous savions qu’il y aurait cette bascule et que nous allions nous amuser avec. Jean a beaucoup fanfaronné dans son costume de Zorro… jusqu’à ce que je m’y mette, moi aussi.

Cette découverte et cette décision de Gabriella sont-elles un twist inattendu pour leur couple ?

C’est un peu la métaphore du couple. On se dit : Je vais voir ailleurs, mais c’est souvent pour fuir quelque chose qu’on ne veut pas affronter chez soi. Au final, ils auront la chance de se retrouver, parce qu’ils vont apprendre à se comprendre. Il fera preuve d’intelligence… Il était temps !