Au coeur d’Intervilles 2005
Dimanche 12 juin, 8 heures à Gare du Nord. Direction Saint-Quentin en Picardie pour le tournage de la première émission d’Intervilles version 2005. Après avoir été tourné l’an dernier en Allemagne et diffusé en access, le divertissement revient à sa formule itinérante en prime time.
Deux heures de trajet et de réflexion intense plus tard (en gros, une sieste), j’arrive enfin sur le plateau en plein air du jeu. Pas de Nagui, de Patrice Laffont, de Robert Wurtz ou de Nathalie Simon courant à travers le décor. Quant à Corti, ce n’est pas l’heure de faire danser les gens, il faut d’abord achever les derniers réglages pour la grande fête de ce soir ! Selon des bruits de couloir, tous ont répété le conducteur jusqu’à 3 heures du matin. En attendant qu’ils se réveillent, j’en profite pour me faufiler sur le plateau.
Je suis alors entourée de géants de papier mâché gardés sous cellophane, de grandes pentes menant tout droit à une piscine d’eau encore trop froide pour piquer une tête et de gradins vides prêts à être envahis par le public. Mais une question existentielle me vient soudain à l’esprit : où est la cultissime vachette ? Pas d’Intervilles sans vachette ! On m’explique qu’elles sont deux à se relayer et qu’elles se reposent dans les fermes des alentours pour être en forme. Les candidats n’ont qu’à bien se tenir !
Pour l’instant le soleil est au rendez-vous mais selon un membre de la production « Intervilles ne s’arrêtera pas et c’est pas un peu de pluie qui va nous empêcher de tourner ! ». Peut-être mais ces courants d’air glaciaux gênent ma petite excursion. Je rentre donc dans le gymnase reconverti en base d’opérations pour l’occasion. A l’intérieur, l’effervescence règne. Dans la joie et la bonne humeur, tous mettent la main à la pâte pour les dernières retouches peintures et costumes. Voilà une semaine que l’équipe de production est sur place pour investir les lieux et préparer le grand show. Le gymnase a été réaménagé en énorme cantine avec au fond, quelques bureaux de fortune cachés par de vieilles palissades ainsi qu’un coin couture. Les animateurs commencent à arriver. Il semble que le réveil a été aussi dur pour eux que pour moi...
Midi, l’heure du déjeuner : c’est la cohue au buffet ! Les répétitions (appelées aussi filage) sont prévues pour 14 heures, il ne faut pas perdre de temps. Malgré l’ambiance conviviale, l’équipe est tendue. L’émission sera tournée dans les conditions du direct et seul un léger montage sera réalisé. La première prise devra donc être la bonne. Le filage commence sans Patrice Laffont. Ce dernier est parti jouer une pièce de théâtre à 60 kilomètres de Saint-Quentin quelques heures avant le tournage ! La tension monte, les esprits s’échauffent...surtout celui de Nagui qui a décidé de prendre les choses en main. Tout le monde en prend pour son grade à coups de remarques sarcastiques. Le Nagui souriant et blagueur est également perfectionniste.
H-1 avant l’enregistrement... Patrice Laffont est revenu, le stress est devenu strass, les costumes sont sortis de leurs réserves, le public est installé et les équipes motivées à gagner. Yves Launoy, l’ancien collaborateur de Guy Lux et Co-gérant de Mistral Productions, s’improvise chauffeur de salle face à une foule venue en masse et déjà survoltée. Réceptive, elle n’hésite pas à crier, siffler, chanter et enchaîner les olas. Les supporters ont prévu les drapeaux, banderoles, tee-shirts siglés des communes et même les mascottes pour la circonstance. Une habitante de Saint-Quentin me confie qu’Intervilles est un évènement pour sa ville : « On est fier de la représenter et je suis prête à me casser la voix pour encourager notre équipe ! ».
L’ambiance atteint son apogée quand Corti apparaît et lance le générique de l’émission. Nagui, Patrice Laffont, Robert Wurtz et Nathalie Simon font leurs entrées sous un tonnerre d’applaudissements. Les petites filles échappent à la vigilance de leurs parents et accourent pour approcher la gagnante de 1ère Compagnie, leur nouvelle héroïne. Cette folie maîtrisée, le match Saint-Quentin/Saint-Amand peut commencer. Aussitôt, un véritable ballet de caméras démarre, filmant sous tous les angles les différentes épreuves. Fil rouge, jeux d’eau, de glissades et de course pour échapper à une vachette excitée s’enchaînent à un rythme effréné sur fond de bruitages à la Tex Avery. Sans oublier les crêpages de chignons bon enfant entre animateurs et les capitaines d’équipes contestataires face à un Robert Wurtz intransigeant. Quelques supporters, un peu trop enthousiastes et exaltés, dépassent même les règles de bonne conduite. Les forces de l’ordre, sans perturber le bon déroulement du jeu, ont dû ramener le calme à trois reprises...
Le grand spectacle d’Intervilles s’est finalement achevé après deux heures trente de marathon ludique et sportif sous l’ovation du public. Au grand dam de la foule encore déchaînée, la fête est finie ! Les géants sont remballés, les lumières s’éteignent, le cirque reprend sa route pour une nouvelle étape...