Après J’y vais... j’y vais pas, Jules et les Filles passe à la trappe

Le couperet est tombé pour la nouvelle émission quotidienne de France 3, Jules et les filles. Lors de sa première conférence de rentrée, la nouvelle équipe en place avait prévenu : « Nous n’avons pas participé au travail de ces grilles de rentrée mais nous les assumons (...) nous serons attentifs et réactifs si une émission ne semble pas correspondre à la feuille de route du nouveau président. » Et Jules et les filles doit en faire partie. Le 30 septembre prochain, l’émission vivra sa dernière après seulement quatre semaines d’antenne.

Après l’échec de J’y vais... j’y vais pas ?, Valérie Bénaïm prend une nouvelle douche froide : Jules et les filles, qu’elle co-anime à 13h55 sur France3 avec ses trois acolytes Génie Godula, Stéphanie Pillalonca et Elisa Tordjmann, est bien loin d’atteindre l’audience escomptée par la chaîne. Ce nouveau programme à consonance féminine de France 3 ne ratisse en moyenne que 5% de part de marché pour moins de 500 000 téléspectateurs. En abordant des thèmes tels « couple avec différence d’âge », « Je m’investis dans une association », « Les Premières fois », « Je déteste le sport, les sportifs et les supporters » ou encore « La Nouvelle Eve », leur score est plus faible que celui dont jouissaient les documentaires animaliers diffusés pendant ce même créneau horaire lors de la grille estivale.

Depuis qu’elle a quitté TF1 à la rentrée 2004, la malchance semble donc s’abattre sur Valérie Benaïm. Stoppée de manière anticipée, J’y vais... j’y vais pas ? s’est fait couper les ailes en décembre 2004, faute d’audience. Après l’intérim des documentaires animaliers, la case horaire a été reprise par Pierre Bellemare et ses Histoires extraordinaires, véritables best sellers en librairie.

Pour cette rentrée, France 3 avait renouvelé sa confiance en l’équipe de J’y vais, j’y vais pas, une production A Prime. C’est ainsi qu’est née Jules et les filles, un magazine qui veut, avant tout, séduire les femmes en abordant tous les sujets possibles et imaginables susceptibles de toucher et sensibiliser tout un chacun. C’est un fait, quatre copines qui passent un moment ensemble ne se racontent pas seulement des histoires de mecs, mais aussi de fringue, de politique, de sport, de boulot, d’enfants... la vie en somme. Mais c’est à croire que le joyeux quatuor ne partage pas les mêmes centres d’intérêt que les françaises ! Dès la première, elles ne répondent pas à l’appel et l’émission réalise 4.8% de part de marché. Soit encore moins que la première de J’y vas, j’y vais pas en septembre 2004 (900 000 fidèles et 11.6% de part de marché). Quinze jours plus tard, l’audience de Julies et les filles ne décolle toujours pas.

La succession de la case horaire, laissée vacante par C’est mon choix, a donc bien du mal à trouver un nouveau souffle. Pendant cinq longues années, Evelyne Thomas a su attirer les ménagères de moins de 50 ans avec son talk show quotidien. C’est mon choix rassemblait ainsi en moyenne 1.6 million de téléspectateurs, soit 17.3% de part de marché. Depuis, France 3 n’a jamais retrouvé un tel niveau d’audience entre 14 et 15 heures.

Face à cette constatation, la nouvelle direction a préféré arrêter les frais. Valérie, Stéphanie, Genie et Elisa font leurs cartons et sont priés de quitter leur appartement, sans oublier Jules et le poisson rouge...Dès le 3 octobre, France 3 va donc modifier ses débuts d’après-midi. Et c’est Plus belle la vie qui est appelé en renfort. Qui l’aurait crû encore il y a quelques mois ? Le feuilleton français, qui séduit près de 4 millions de téléspectateurs chaque soir à 20h20, sera donc rediffusé tous les jours à 13h25. Le jeu Télé la question prendra place, quant à lui, à 13h55 juste après le Kéno. Et à 14h25, il faudra compter sur des rediffusions de Côté maison, le magazine de la décoration, de l’aménagement de la maison et de l’art de vivre animé par Laurent Petitguillaume et Laetitia Nallet. Le tout sera suivi de la série Corky ou des indéboulonables Questions aux gouvernement.

Il ne fait pas de doute que ces remaniements ne sont que des solutions de transition en attendant les nouveautés que prépare l’équipe de France 3, sous l’impulsion de la nouvelle directrice générale, Geneviève Giard. « Je souhaite stopper l’érosion de l’audience, respecter davantage notre public et installer une télévision publique de qualité... » indiquait il y a peu Patrick de Carolis, Président de France Télévisions. Le ton est donné...