Anthony Delon : « Quand j’ai lu les scénarios d’Interventions, je n’ai eu aucune hésitation »
A l’occasion du lancement sur TF1 de la série médicale, Interventions, Anthony Delon a rencontré la presse. L’acteur a évoqué son personnage Romain Lucas, chirurgien gynécologue et héros de la série.
Avec Interventions, vous trouvez pour la première fois un rôle récurrent dans une série. Y a-t-il eu une hésitation de votre part à devenir un héros de série ?
Anthony Delon : Pas pour celle-ci. On m’en a proposé deux ou trois avant dans des séries, mais ça ne m’intéressait pas. D’abord parce que je n’avais pas envie de jouer un flic. Et pour moi, la qualité de l’écriture et la construction du personnage n’étaient pas au rendez-vous. Là, quand j’ai lu les scénarios d’Interventions, je n’ai eu aucune hésitation.
Que pouvez-vous dire à propos de votre personnage Romain Lucas ?
Ce n’est pas un monsieur propre. C’est ce qui le rend attachant aussi. Il est humain. Son histoire, son ambivalence, son engagement, aussi, m’ont touché. C’est un sacerdoce. Il est chirurgien gynécologue, spécialisé en chirurgie infantile. Il est dans cette branche-là parce qu’il donne la vie. Et les raisons de son engagement sont liées à son histoire, à son enfance, c’est une manière pour lui de réparer. Il est enfant de la DDASS. Il a été de foyer en foyer avant de trouver des parents qu’il va aimer comme ses propres parents. Et ça fait aussi partie de ses ambivalences. Il a des difficultés à se réaliser dans sa vie privée.
On sent des points communs entre ce personnage et vous. En quoi Romain Lucas vous ressemble-t-il ?
Il y a la solitude des pensionnats, même si l’on ne peut pas comparer avec le vécu d’un enfant de la DDASS. Puis, il y a le caractère. Il est anticonformiste, il est contre les règles établies, il n’aime pas rentrer dans les cases. Moi, je n’ai jamais supporté que l’on me dise ce que je dois faire. Il est écorché vif de par son histoire, donc il s’implique. Il est touché par les choses. Il est sensible, je le suis aussi.
Comment avez-vous préparé ce rôle ?
J’ai fait un stage d’interne avec Dr Olivier Ami. Je l’ai accompagné en consultations avec les femmes enceintes. Il travaille dans deux cliniques différentes, une en banlieue parisienne dans une zone sensible et une autre à Paris. Évidemment, la psychologie est totalement différente. Ce ne sont pas les mêmes moyens, ni la même approche. C’est très intéressant. J’ai également assisté à une césarienne transversale compliquée. Mais je me suis arrêté avant les quatre mains.
Souvent, on parle du jargon médical aux acteurs de séries médicales. Ce stage vous a-t-il permis de mieux comprendre vos textes ?
Même sans le stage, j’aurais compris ce que je disais parce qu’on me l’aurait expliqué. En tout cas, j’aurais demandé. Mais c’est vrai qu’il y a un jargon et des mots qui sont impossibles à dire. C’est un peu compliqué. Moi, j’ai besoin de savoir ce que je dis. Donc le mot, c’est une chose, la signification en est une autre. On a joué des opérations et des cas difficiles, Olivier Ami était là. Et quand je devais dire des mots complexes, je lui demandais.
« Je n’avais pas envie de jouer un flic »
Etes-vous partant pour une saison 2 ?
C’est une série qui a été développée par Gaumont. Et pour moi, la condition sine qua non est que l’écriture soit au rendez-vous. Si la qualité de l’écriture est là, je continuerai temps que j’y prendrais du plaisir et que j’évoluerai.
Comment aimeriez-vous que votre personnage évolue ?
On le sait déjà. Parce qu’on a un concept original. La maternité est quelque chose qui n’a pas été fait. Grey’s Anatomy, c’est une chose. Dr House ou Urgences s’en est une autre. C’est novateur et il faut qu’on soit en mesure - et on l’a compris - par la suite de faire en sorte de développer tout ce qui est nouveau et ce qui est original dans la série pour que Interventions devienne “culte”. Ce n’est pas facile de faire une première saison. Souvent, les meilleures saisons d’une série sont les suivantes.
Avez-vous d’autres projets ?
J’ai tourné dans Des amours, désamour, qui devrait sortir en février. C’est un premier film autobiographique de Dominic Bachy, sur la difficulté de vivre en couple aujourd’hui. C’est une comédie caustique sur 4 couples d’âges différents, avec, entre autres, Denis Marechal, Rebecca Hampton et Linda Hardy.
Vous parlez de cinéma. Il y a une affiche de Dédé d’Anvers dans l’appartement de Romain. Ce film exprime-t-il quelque chose sur votre personnage ou est-ce un simple élément de décor ?
C’est un truc de déco. En revanche, les samouraïs dans mon bureau disent quelque chose sur mon personnage. J’ai voulu qu’ils soient là. C’est le rapport au Bushido et à ceux du serment d’Hippocrate. Je trouve que ça collait bien à Romain Lucas. Car c’est un peu un samouraï.