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Anne-Elizabeth Lemoine (C à vous) : « J’ai confiance en l’actualité pour avoir beaucoup d’imagination et pour nous porter cette saison »

Paul Gratian
Publié le 28/08/2017 à 18:40

Ce lundi 28 août, Anne-Elizabeth deviendra la troisième animatrice titulaire de C à vous après Alessandra Sublet et Anne-Sophie Lapix. Rencontre avec cette ex-chroniqueuse devenue numéro 1.

Toutelatele : Vous vous apprêtez à prendre la tête de C à vous sur France 5. Ressentez-vous une quelconque pression ?
Anne-Elizabeth Lemoine :
Je suis consciente de la responsabilité, mais il n’y a pas de panique à bord. La maison est bien tenue et j’ai la confiance de mes producteurs et de la chaîne. Je suis très bien entourée et, quand Anne-Sophie [Lapix] n’était pas là, on a déjà tourné plusieurs numéros de C à vous et ça fonctionnait. L’équipe qui est là n’est pas nouvelle et connait cet exercice.

Présenter une émission de télévision était-il un rêve quand vous étiez enfant ?
Quand j’étais toute petite, je voulais avant tout être heureuse dans mon boulot. Au début, je voulais être marchande de légumes puis j’ai voulu être Christine Ockrent (rires). J’admirais cette journaliste, car c’est une femme respectée et compétente. Je suis assez heureuse d’être à la tête de C à vous, car c’est une vraie preuve de confiance.

« L’arrivée de Marion Ruggieri est assez logique et naturelle puisqu’elle est à la fois drôle, vive et intelligente. »

Autour de la table, il y aura quelques nouveaux venus comme Marion Ruggieri. Pourquoi l’avez-vous intégrée à la bande ?
La première fois que j’ai fait de la télévision, j’ai participé à Ca balance à Paris sur Paris Première et elle faisait partie de ce programme. Elle est arrivée après moi, mais on a été collègues. On était très complices et on s’entendait très bien. Quand France Info m’avait appelé pour une chronique quotidienne, j’avais tout de suite pensé qu’il me fallait quelqu’un en binôme, car je ne pouvais pas être tous les jours à l’antenne en plus de ma quotidienne sur Canal+. On a donc été en alternance pendant 5 ans. Sur C à vous, son arrivée est assez logique et naturelle puisqu’elle est à la fois drôle, vive et intelligente.

Qui remplacera Mathieu Noël ?
On a plusieurs pistes, mais on aimerait installer un nouveau rendez-vous pourquoi pas avec un humoriste récurrent. On souhaite garder l’esprit du débrief mais peut-être pas tous les jours. C’est vrai qu’on pouvait parfois donner le sentiment de vivre dans un vase clos et d’être un peu nombrilistes et autocentrés. C’est bien d’avoir du recul et du second degré sur notre émission, car on en a sur beaucoup d’autres programmes, mais on aimerait ouvrir.

Y aura-t-il des ajustements au sein du programme ?
J’aimerais qu’il y ait moins de ruptures entre la partie actu et la partie culturelle et que ce soit plus entremêlé. On ne s’interdit pas de garder les hommes politiques jusqu’à la fin de la première partie. Dans C l’hebdo, on gardait nos invités politiques jusqu’au bout de l’émission. Mais rien n’est fixé à l’avance : cela dépendra des invités, de la pertinence des sujets, des rencontres…

« Il y a de vrais fidèles de C à vous donc il n’y a pas de raisons de perdre pied du point de vue des audiences. Je reste assez confiante. »

Avez-vous des objectifs d’audience ?
Franchement, on souhaite poursuivre la lancée de C à vous le plus possible. Il n’y a jamais d’objectifs d’audience, mais cette émission est un succès et on aimerait qu’elle continue à avoir un maximum de téléspectateurs. L’actualité ne sera peut-être pas aussi forte cette année comparée à la période électorale, mais c’est à nous de bien l’emmener pour donner le sentiment qu’elle est aussi importante. Quand on cloisonne tout, on peut parfois donner l’impression que l’essentiel a déjà été raconté. Il faut montrer que l’essentiel continue avec C à vous même lorsque l’on parle de la partie culturelle. Nos téléspectateurs sont très friands d’information et il est important de montrer qu’il y a de l’information et du contenu partout. Même dans un livre et dans un disque qui peut être vu comme un pur divertissement, il y a toujours une analyse de l’air du temps.

La saison dernière, la case de C a vous a augmenté de 14%. Avez-vous encore une marge de progression ?
Je l’espère vraiment. On ne pensait pas que tous les talks pouvaient trouver un public. Mais Quotidien a trouvé son public, qui s’est additionné à celui de Touche Pas à Mon Poste et à celui de C à vous. Franchement, on a des bases très solides. Il y a de vrais fidèles de C à vous donc il n’y a pas de raison de perdre pied de ce point de vue là. Je reste assez confiante même si la saison précédente a été historique. J’ai confiance en l’actualité pour avoir beaucoup d’imagination et pour nous porter cette année.

En face, la concurrence sera accrue avec notamment l’arrivée d’Yves Calvi sur Canal+. Redoutez-vous cette nouvelle émission ?
Au fil des années, Anne-Sophie Lapix m’a toujours dit de regarder droit devant nous et non sur les côtés. Je vais lui piquer cette devise. Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle émission ne changera pas notre façon de faire les choses. On ne va pas dévier de ce qu’on sait faire et de ce qu’on aime faire.

« Je suis la seule femme à animer un talk en access. Je pense qu’il devrait y en avoir plus ! »

Autour des émissions d’access il y a beaucoup de polémiques et du buzz. Avez-vous peur de cela ?
Quand on prend l’antenne, on est toujours très vigilant à ne pas dire n’importe quoi. On a une vraie responsabilité journalistique. C à vous n’a jamais été un programme qui recherche le clash, le buzz et l’affrontement. C’est plutôt une émission sereine qui a des questions à poser sans agressivité.

Cette saison, vous serez la seule femme à la tête d’un talk en access. Est-ce une fierté pour vous ?
Il ne faut pas oublier les tranches d’info de Ruth Elkrief et de Carole Gaessler à ce moment-là. Pour les talks, je suis la seule et je pense qu’il devrait y en avoir plus. Je suis très fière de montrer que les femmes peuvent prétendre à tous les jobs et qu’elles ont les mêmes compétences que les hommes. Ce combat-là est peut-être encore à mener, mais je trouve que, depuis l’arrivée de Delphine Ernotte, les choses bougent dans le bon sens. La grille de France 2 est très féminine. Elle a choisi une femme pour remplacer Yves Calvi et désormais, le soir, il y a trois femmes qui se succèdent sur France 5 : Caroline Roux, moi-même et Claire Chazal. Je ne sais pas s’il peut y avoir de meilleure démonstration.

Comme Anne-Sophie Lapix, aimeriez-vous présenter le journal télévisé ?
Je vais déjà essayer de franchir l’étape de C à vous le 28 août (rires). Cette émission suffit totalement à mon bonheur et à mon emploi du temps, je suis comblée. Honnêtement, je ne suis pas du tout là dedans. Je souhaite à Anne Sophie d’être le plus longtemps possible en place et d’avoir tout le succès du monde. C’est la femme parfaite pour présenter le 20 heures de France 2.