Amir (6e à l’Eurovision 2016) : « Si ça peut être le début d’une nouvelle ère pour la France à l’Eurovision, j’en serais ravi parce qu’on a des artistes formidables »
Arrivé à la sixième place du classement de l’Eurovision 2016, Amir a rempli son objectif : celui de rehausser les couleurs de la France habitué au fin de classement et modernisé l’image. Quelques minutes après l’annonce des résultats à Stockholm ; Toutelatele a recueilli les impressions d’Amir avant un repos mérité.
Sébastien Dias : Avec cette 6e place, vous devenez un ambassadeur de la « France qui gagne » à l’Eurovision. Pourtant, certains jugeaient une victoire possible. N’êtes-vous pas trop déçu ?
Amir : Depuis le premier jour, mon objectif n’était pas de gagner. Cela aurait été un honneur énorme mais je n’ai pas focalisé mes intentions là-dessus. Je voulais vraiment qu’on regarde la France d’un nouvel œil cette année, que les Français qui ne croyaient plus l’Eurovision à cause des résultats des dernières années soient fiers. Je pense qu’on y est parvenus. Arriver 6e sur 43 pays présents, c’est un vrai changement. Si ça peut être le début d’une nouvelle ère pour la France à l’Eurovision, j’en serais ravi parce qu’on a des artistes formidables, qui ont le potentiel de faire de très beaux concours chaque année.
Qu’est-ce qui a manqué pour figurer encore plus haut dans le classement ?
Je ne pense pas que quelque chose manquait à la prestation. C’est vrai qu’on aurait pu prendre six choristes qui dansent et qui enrichissent la scène, ou mettre dans la lumière les choristes qui étaient cachés, mais nous avons fait le choix de simplifier le message, de se focaliser sur mes intentions émotionnelles. Cette chanson, c’est l’histoire de ma vie et je ne me voyais pas la raconter avec des fioritures qui auraient transformé les choses en un show. Ce titre ne s’y prêtait pas. Nous avions tout de même prévu une surprise. Quand, sur les paroles « j’ai jeté », je lance le faisceau lumineux depuis la scène, tout le public devait s’éclairer progressivement grâce à des petits boîtiers lumineux geolocalisés, comme une poussière d’étoiles. Les Suédois ont décidé d’annuler car ils ne parvenaient pas à la mettre en place. Je n’en suis pas déçu car personne n’était au courant que ça devait se produire. Je ne pense pas que ça aurait changé le résultat, la mise en scène était convaincante par ailleurs.
« Cette chanson, c’est l’histoire de ma vie et je ne me voyais pas la raconter avec des fioritures qui auraient transformé les choses en un show »
Que retenez-vous de cette expérience pour la suite de votre carrière ?
J’ai appris une quantité incroyable de choses en matière de relations avec la presse, de travail scénique, de contrôle de la voix. J’ai dû aussi représenter mon pays à l’étranger... Tout cela était tellement intensif. Cela me servira énormément pour mon métier d’artiste. Je vais maintenant poursuivre la promotion de mon album, préparer d’autres chansons. J’espère que cet Eurovision a permis à beaucoup plus de gens de me découvrir, de connaître ce que je fais artistiquement. Mais il me faut encore renforcer ma relation avec le public français, qui est ma priorité.