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Un, dos, tres > Beatriz Luengo

Tony Cotte
Publié le 15/06/2006 à 01:06 Mis à jour le 03/05/2011 à 23:44

A l’âge de 12 ans, Beatriz Luengo signe son premier contrat avec une maison de disques. Parallèlement, elle se produit dans diverses comédies musicales. Aujourd’hui, elle est non seulement connue pour ses qualités de chanteuse avec son nouvel album mais également pour ses qualités d’actrice via son rôle de Lola dans la série à succès Un, Dos Tres. Pour son passage à Paris, Beatriz Luengo a tenu à saluer les lecteurs de Toutelatele.com.

Tony Cotte : Vous avez commencé le chant et la danse dès l’âge de 6 ans. Aujourd’hui, vous entamez votre carrière de chanteuse. Estimez-vous que toutes ces expériences ont été nécessaires ?

Beatriz Luengo : Oui ! D’autant plus que j’ai toujours souhaité travailler ma propre musique en mélangeant le flamenco et le hip hop. J’ai donc proposé une maquette à Universal. Ils voulaient me faire enregistrer tout un album. Un mois après j’ai été retenue aux castings pour la série Un, dos, tres. Je voulais concilier ces deux carrières. Mais les réalisateurs de la série ne pensaient pas que je savais chanter. J’ai donc interprété quelques titres. Rapidement, nous avons sorti une bande originale. Nous avons vendu plus d’un million d’exemplaires en Espagne. Universal a donc préféré attendre que je termine la série pour pouvoir sortir mon disque solo.

Tony Cotte : C’est pour cette raison que vous avez quitté le groupe UPA Dance ?

Beatriz Luengo : Ce groupe n’existe pas. UPA Dance est issu de la série. Nous avons sorti des albums uniquement composés de titres diffusés dans la série. C’est un groupe de fiction qui s’est naturellement arrêté en même temps que dans le scénario.

Tony Cotte : Votre grand-mère était chanteuse également. Est-ce que vous souhaitez transmettre votre passion à votre futur enfant ?

Beatriz Luengo : Ma grand-mère est une chanteuse de flamenco. Sa carrière était douloureuse pour ma mère car elle ne la voyait pas souvent. Elle-même souhaite aujourd’hui que je sois davantage présente à la maison. Quand je serai mère, je voudrai sans doute que ma fille soit tranquille. Mais si c’est vraiment ce qu’elle souhaite faire, alors je la soutiendrai.

Tony Cotte : Vous avez créé votre propre école des arts du spectacle. L’idée vous est-elle venue de Un, dos, tres ?

Beatriz Luengo : C’est un rêve que j’ai depuis le début de ma formation de ballet classique. L’influence de la série a amené un grand nombre d’élèves. Mais à gérer au quotidien, c’est bien plus complexe. Aujourd’hui, c’est ma mère qui s’en occupe.

Tony Cotte : Quel rôle avez-vous au sein de cette école ? Celui de Carmen Arranz dans la série ?

Beatriz Luengo : Je suis un peu comme Alicia Jáuregui ... mais en plus sympathique (rires).


Tony Cotte : Que pensez-vous des émissions de télé-réalité qui proposent à des jeunes une formation artistique médiatisée et accélérée ?

Beatriz Luengo : J’ai mis 7 ans pour faire ma formation en ballet classique. Depuis l’âge de 12 ans, je me perfectionne en chant. A 15 ans, j’ai pris des cours de théâtre. Malgré toutes ces expériences, j’ai toujours le trac aujourd’hui à chaque fois que je monte sur scène. A ce moment là, je pense à tous ces jeunes et je me demande s’ils peuvent vraiment acquérir l’assurance necessaire dans ce genre de situation. Lors de la tournée de « Upa Dance » dans les plus grands stades de football, nous nous sommes chacun appuyés sur nos différentes expériences. Il est primordial d’avoir une formation solide pour assurer face à 30 000 personnes et des millions de téléspectateurs. Mais un artiste a besoin d’une formation à la fois physique et mental.

Tony Cotte : Un, dos, tres vous a apporté la notoriété, fait rencontrer votre meilleure amie et l’amour. On peut dire que ça a bouleversé votre vie ?

Beatriz Luengo : Complètement ! (rires) Mais ca n’a ni changé mon entourage ni mon environnement. Je vis toujours dans le même quartier.

Tony Cotte : La série s’est arrêtée le 24 avril 2005. Un an après, êtes-vous nostalgique ?

Beatriz Luengo : Je n’ai pas vraiment le temps d’être nostalgique. Nous sommes tous partis en promotion en Allemagne, Italie, France ou encore en Argentine. J’ai l’impression d’être entre deux saisons de la série. Je continue à revoir tous les autres acteurs.

Tony Cotte : Votre album est différent de la version originale sortie en Espagne, pourquoi ?

Beatriz Luengo : Nous avons tenu compte de plusieurs élèments. Je tenais vraiment à changer l’ordre des titres qui ne me plaisait pas à l’origine. Compte tenu du succès de la série en France, il était naturel de passer un peu plus de temps sur une version spéciale pour le marché français. Je souhaitais vraiment travailler avec Sir Samuel du groupe Saian Supra Crew. J’ai commencé à apprendre le français. Nous voulions également inclure « Go away » une chanson que m’a donnée Justin Timberlake pour l’inclure sur cet album.

Tony Cotte : Comment s’est déroulée la collaboration avec Justin Timberlake ?

Beatriz Luengo : J’ai écrit directement à son manager. Il m’a demandé de lui envoyer trois chansons. Peu de temps après j’ai reçu un titre inédit, « Go Away ». J’en suis vraiment très contente.


Tony Cotte : Finalement, on peut dire que cette version de l’album vous correspond mieux ?

Beatriz Luengo : Je pense que pour un artiste, un disque n’est jamais terminé. Nous sommes contraints de l’abandonner pour sa sortie dans le commerce. J’ai eu l’opportunité de pouvoir travailler à nouveau sur mon premier album. Ca m’a permis de l’améliorer en ajoutant encore plus de choses qui me ressemblent. En Espagne, j’ai enregistré le titre « Mi generaçion » en réaction aux attentats du 11 mars. Cette chanson de révolte justifiait sa première place sur le disque espagnol. En France, il était logique que le premier single, « Hit-Lerele », soit à l’image de la musique que je souhaite représenter.

Tony Cotte : Pourquoi cette volonté de parler notre langue ?

Beatriz Luengo : J’espère pouvoir un jour sortir un single intégralement en français. C’est une langue très douce et très belle pour un chanteur.

Tony Cotte : Lors de l’examen final d’Un, dos, tres, vous passiez sur « Toxic », déguisée en Britney Spears. Vous reconnaissez-vous quand on dit que vous êtes son homologue espagnole ?

Beatriz Luengo : Non ! Je hais l’idée d’être la « quelque chose Espagnole ». Mon album est extrêmement personnel. Je me suis énormément investie. Ce sont des chansons originales. Britney Spears est une fille superbe qui mérite son succès mais je la vois mal faire du flamenco. (rires)

Tony Cotte : Vous avez le physique d’une femme enfant. Comprenez-vous que l’on puisse être choqué de certaines de vos photos disons... très sexy ?

Beatriz Luengo : J’ai conscience de l’image que Lola dégage dans Un, dos, tres. C’est une fille douce, gentille mais aussi sportive et sexy. Par rapport aux fans de la série, je ne vais pas faire n’importe quoi en terme d’image. Il y a beaucoup de photos nues de moi disponibles sur internet mais ce sont des montages ! La seule fois où on me voit réellement c’était sur la plage avec Monica (Cruz, ndlr), prises par un paparazzi. Quand je fais la Une pour des revues destinées aux jeunes filles j’adapte mes tenues et mes poses. Si c’est une revue gay, je peux en montrer un peu plus pour être une icône glamour. Il est normal pour des artistes de se diriger à certains moments de leur carrière vers des concepts plus sexy.

Lire l’interview de Miguel Angel Munoz