The Winner is : retour sur l’échec du format dans le monde
Benjamin Castaldi prend les commandes de la version française du format international The Winner is ce samedi 2 août sur TF1. Loin d’être convaincue du concept, qui ne dispose que d’un épisode, la chaîne privée a décidé de programmer le divertissement conçu par Talpa (The Voice, Qu’est-ce que je sais vraiment ?) et produit par Shine en plein milieu de l’été.
Il faut dire que les audiences internationales du programme n’ont pas non plus rassuré le diffuseur français. Si Talpa revendique déjà plus de 30 pays acheteurs, le succès est loin d’avoir été au rendez-vous dans tous les pays. The Winner is permet à des candidats d’utiliser leurs talents vocaux afin de gagner 100 000 euros après avoir réalisé une série de duels devant 101 experts en musique.
6% de part d’audience pour The Winner is aux Pays-Bas
En janvier 2012, la chaîne néerlandaise SBS6 lance The Winner is en prime time pour huit semaines de compétition. Le premier soir, 1.08 million de téléspectateurs sont au rendez-vous, soit 15.5% de part d’audience auprès de l’ensemble du public âgé de 4 ans et plus. Les performances sont plus que convenables pour la chaîne, mais rapidement, les scores s’effondrent. Le septième numéro tombe même à 449 000 fidèles seulement, soit 6.4% de part d’audience. Un sérieux revers d’audience pour SBS6 qui ne renouvellera pas l’émission.
Quelques mois plus tard, l’Allemagne s’empare du concept. Jonh de Mol produit l’émission et sa sœur Linda de Mol prend les commandes du divertissement sur la chaîne privée Sat.1. Au mois d’avril 2012, 1.64 million d’Allemands suivent le lancement de The Winner is en prime time, soit 5.1% de part d’audience auprès de l’ensemble du public, et 7.8% des 14-49 ans. Dès le départ, l’engouement n’est pas au rendez-vous, à l’inverse des Pays-Bas, mais Sat.1 poursuit la diffusion. Malgré les efforts du diffuseur, les audiences ne décollent pas.
The Winner is annulée au bout d’une saison en Allemagne, aux États-Unis, en Italie et aux Pays-Bas
La chaîne allemande jalonne la programmation sur huit semaines, tout comme la version néerlandaise. L’émission conserve 1.6 million de fidèles en moyenne, soit tout juste 5.6% de part d’audience auprès des 3 ans et plus. La finale ne crée par de curiosité avec seulement 1.7 million d’Allemands, soit 7.1% de part d’audience. Logiquement, Sat.1 n’a pas été satisfaite des scores de cette première édition et annonce à John de Mol qu’elle n’achètera pas une deuxième saison de The Winner is.
Le parcours semé d’embûches du format ne s’arrête pas là. Le groupe Medisaset s’intéresse de près au show et la chaîne privée Canal 5 propose sa propre version en novembre de la même année. Le démarrage s’effectue devant 4.39 millions d’Italiens, soit 18.7% de part d’audience. Des scores en dessous de la moyenne des talents show de la chaîne qui flirte régulièrement avec les 30% de part de marché grâce notamment à Incroyable Talent ou encore Amici, la version locale de Star Academy. 4.36 millions de téléspectateurs suivent en moyenne les quatre numéros de The Winner is, soit 19% de part d’audience. Canal 5 est reléguée deuxième des audiences, derrière les divertissements musicaux de la chaîne publique RAI 1. Le programme s’arrête également au bout d’une saison.
Un échec retentissant aux États-Unis
À l’été 2013, NBC décide de laisser sa chance au concept de John de Mol. The Winner is démarre le 10 juin devant 6.6 millions d’Américains. Sans être un succès, l’émission affiche des taux encourageants sur les cibles. Très rapidement le public se lasse. Le divertissement chute à 3.8 millions de fidèles au mois de juillet. Début août, NBC annonce l’annulation de The Winner is . Les deux dernières émissions seront tout de même diffusées.
Interrogé par Toutelatele sur les scores mitigés de du format à l’international, Thierry Lachkar, président de Shine France s’est défendu, « Il y a toujours un danger dans l’adaptation d’un format. The Winner is fonctionne très bien au Moyen-Orient où elle est produite par Sony ». Il n’en reste pas moins que TF1 prend un risque avec cette adaptation sur laquelle elle semble peu miser.
Rappelons que lors de l’achat de The Voice à Shine, le talent show était packagé avec une autre télé-réalité, The Golden Cage. Jugée trop trash par la direction de TF1, la chaîne a dû compenser en prenant commande d’autres émissions auprès du producteur. Shine a récemment essayé plusieurs échecs sur TF1 avec The Dancers en daytime et la saison 2 de The Best en prime time.