Toutelatele

Claire Barsacq (On n’est pas des pigeons) : « Est-ce que j’ai peur ? Non »

Alexandre Raveleau
Publié le 27/05/2013 à 14:54 Mis à jour le 04/06/2013 à 14:40

Claire Barsacq ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Après M6, la journaliste a décidé de se frotter à l’exercice du talk avec On n’est pas des pigeons, un magazine de consommation adapté d’un format belge. Entouré par une bande de chroniqueurs, Claire Barsacq va tester, décortiquer et débusquer les arnaques et fausses promesses. En prime time, France 4 teste ce format pour une diffusion régulière à la rentrée.

Alexandre Raveleau : On n’est pas des pigeons est un nouveau magazine dédié à la consommation. Quelles sont les différences entre votre approche et celle de Capital (M6) ou Les documents du dimanche (France 5) par exemple ?

Claire Barsacq : Notre ton est différent, décalé, espiègle. Nous sommes à la fois dans l’enquête, mais aussi dans un esprit de démonstration. On n’est pas des pigeons est une émission qui a autant d’images que de plateau.

Comment est née l’émission ?

Il s’agit de l’adaptation d’un programme belge, qui est diffusé quotidiennement en access. Sur France 4, la forme est très différente. Étant donné que nous étions destinés à la soirée, nous avons voulu essayer de coller à l’ambiance dans laquelle le téléspectateur nous regarde. Le public assiste un peu à une réunion de rédaction tardive, où chacun des journalistes présente son sujet. C’est un peu comme si nous étions entre nous.

Qui vous entoure dans cette nouvelle aventure ?

Nous sommes une bande de neuf journalistes un peu fouineurs, où chacun a son domaine. Il y a Éric Roux qui est spécialisé dans l’alimentation. Najib Tajiouti, journaliste d’information plutôt généraliste, va parler de la grande distribution. Charline Roux, que les téléspectateurs de France 4 connaissent déjà, abordera les produits culturels numériques, tandis que Monia Kashmire sera dans l’univers de la mode et des tendances. Cyprien Cini, lui, va se livrer à des tests en caméras cachées. Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs, apportera son expertise. Il y a aussi Thomas Hervé, qu’on a connu dans Culture Pub. Justine Lafon sera dans l’enquête et Rachid Laïreche qui a le rôle plutôt ingrat, mais rigolo, sur la rentabilité des radars.

« Nous avons une liberté de ton. En ce moment, tout le monde en a beaucoup besoin. »

L’esprit de bande est très important dans la mécanique de l’émission. Comment s’est passée la rencontre avec l’équipe ?

Nous avons appris à nous connaître au gré de la préparation, au fil des mois. En fait, il y a une vraie alchimie entre nous parce que les gens s’entendent bien. Il y a un plaisir collectif. Nous avons une liberté de ton. En ce moment, tout le monde en a beaucoup besoin.

Votre départ de M6 a été rendu officiel en juillet 2012. Que s’est-il passé dans ce laps de temps ?

Beaucoup de rencontres et de réflexion... J’ai eu énormément de chance sur M6, avec de beaux programmes. À un moment, j’avais fait un peu le tour et l’envie de passer à autre chose. Et dans ces moments-là, il faut se lancer. J’étais en relation avec France 4 depuis un moment. On avait très envie de travailler ensemble. Il fallait le bon projet. Je connaissais l’émission belge et l’adapter à la française m’intéressait. Je n’avais pas encore touché au talk et c’est un vrai défi pour moi, venant de l’information pure et dure. J’ai un rôle beaucoup moins formaté. Il faut se décadenasser.

« On teste une formule et un ton. Est-ce que j’ai peur ? Non. »

France 4 a connu une saison 2012 / 2013 difficile. Comment vivez-vous votre arrivée dans ces conditions ?

Pour moi, France 4 aujourd’hui, c’est la chaine où on teste des choses inédites, avec de nouvelles écritures. Il y a un côté laboratoire que j’adore. Ce que j’aime dans mon métier, c’est aussi d’essayer de faire de choses à chaque fois différentes. L’avenir nous dire ce qu’il en est.

La concurrence est particulièrement dense le lundi soir sur la TNT. Le succès de ce premier numéro est-il décisif pour la suite ?

C’est une case très difficile, mais il faut arrêter d’avoir peur. Je ne crois pas que l’avenir des « pigeons » soit dépendant des résultats de cette première. On teste une formule et un ton. Est-ce que j’ai peur ? Non.