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Michel Robbe (Les mystères de l’amour) : « J’ai demandé à Jean-Luc Azoulay à ce que Jean-Paul Lambert ne trahisse plus Peter »

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Directeur de la publication
Publié le 19/09/2015 à 18:58 Mis à jour le 15/07/2022 à 20:21

Les inconditionnels de la bande à Hélène le connaissent depuis plus de quinze ans. Dans la peau de Jean-Paul Lambert, il va et vient au gré du bon vouloir de Jean-Luc Azoulay. Depuis le début de la saison 10, la présence de Michel Robbe est plus importante dans « Les Mystères de l’amour ». Pour Toutelatele, il parle brièvement de son rôle dans la série, avant de revenir sur un moment important de sa carrière quand il a été appelé pour animer « La roue de la Fortune », avant de rejoindre La Cinq, à ses risques et périls...

Jérôme Roulet : Il y a une quinzaine d’années, vous vous retrouviez dans Les vacances de l’amour, et depuis 2013 vous êtes dans Les mystères de l’amour. Pourquoi votre personnage est-il subitement revenu après tant d’années d’absence ?

Michel Robbe : Oui je suis apparu une saison dans les années 2000. J’ai rencontré à nouveau Jean-Luc Azoulay il y a deux ans et il a eu l’idée de me faire revenir.

Vous avez été le bras droit de Peter Watson avant de découvrir que vous étiez son père...

Oui c’est tout Jean-Luc ça ! À un moment donné, j’ai failli mourir aussi, mais finalement je suis resté en vie ! (rires)

Parlez-vous de l’évolution de votre personnage avec Jean Luc Azoulay ?

À un moment donné, Jean-Paul Lambert a été un vrai pourri, j’avais joué la carte de la trahison. Puis, j’ai été un peu plus dans l’empathie. J’ai demandé à Jean-Luc que Jean-Paul ne trahisse plus Peter. Et de temps en temps, je dis à Jean-Luc de ne plus me mettre dans les bras des minettes car j’ai passé l’âge. Mais il suffit qu’on le dise pour qu’il le fasse ! (rires)

Comment s’organise le tournage des Mystères de l’amour pour vous ?

Je tourne une à deux journées par mois. J’évolue souvent dans un seul décor donc j’enchaine les scènes de plusieurs épisodes à la fois. En juin dernier, j’ai cependant tourné une dizaine de jours, car j’ai changé de décor plus souvent.

Êtes-vous étonné par la longévité de ces feuilletons fleuves signés Jean-Luc Azoulay et de leurs personnages ?

Oui, car c’est assez exceptionnel, voire unique au monde qu’un producteur soit aussi fidèle à ses acteurs.

En 2014, on vous a vu dans Plus belle la vie dans la peau d’Alfonso, l’ex de Cathy. Un rôle récurrent dans ce feuilleton phare vous aurait-il intéressé ?

Peut-être que je reviendrai, qui sait... Plus belle la vie, c’est la grosse équipe, on est très bien choyé, très protégé... Mais en tant que saltimbanque je m’habitue aux situations, j’ai été dans de plus petites productions, et également au théâtre.

« C’est unique au monde qu’un producteur, comme Jean-Luc Azoulay, soit aussi fidèle à ses acteurs »

Une génération vous connait pour vos activités d’animateur dans les années 80. Tout a commencé le 5 janvier 1987 à 18h40 où vous présentez un tout nouveau jeu baptisé La roue de la fortune. Comment un comédien se retrouve-t-il aux commandes d’une telle machine de guerre ?

J’avais rencontré la productrice de l’époque, Marie-France Brière, en Corse deux ans auparavant. Un jour, elle m’a revu par hasard dans une série et m’a proposé de faire le casting de The Wheel of the fortune (titre original du jeu, ndlr) après m’avoir montré la cassette. Puis, Hervé Bourges (PDG de TF1 à l’époque, ndlr) et Pascal Josèphe, son bras droit, m’ont choisi. Tout est allé très vite. J’ai vu la cassette le 26 décembre, j’ai fait les essais le lendemain, et le 1er janvier on était déjà en plein tournage. Tout était prêt, il n’attendait plus que l’animateur. De mon côté, j’ai pris ça comme un rôle à l’époque... un rôle d’animateur. C’était très cadré, la mécanique est toujours la même. Je ne devais pas être terrible sur les premiers numéros (rires), mais après on se lance et on s’amuse !

Avez-vous eu rapidement conscience de la popularité du jeu ?

Oui, ça a été très rapide, ça a même été énorme ! Après, je ne cache pas que je ne me sentais pas à l’aise avec cette notoriété, car pour moi je n’étais pas « légitime » en tant qu’animateur. Mon métier est de faire l’acteur, donc ma notoriété me semble plus « légitime » avec Nans le berger, La lumière des justes...

Pourtant huit mois après avoir pris les commandes du jeu le plus regardé de la télévision à l’époque, vous décidez de rejoindre la Cinq. Par quoi a été motivée votre décision ?

En fait, la plupart des gens avaient parié sur Lagardère pour la privatisation, mais Bouygues a finalement obtenu TF1. Étant donné que Lagardère avait obtenu en partie la Cinq, la plupart des animateurs sont donc partis sur cette nouvelle chaine. Marie-France Brière a également fait ce choix et m’a dit « Viens avec moi, j’ai Ardisson pour le talk, Childéric pour la musique, et toi pour les jeux. » Mais je savais que je faisais une erreur...

Pourtant, Patrick Sabatier, Patrick Sébastien, Stéphane Collaro... ils sont tous allés sur la Cinq également...

Oui, mais eux avaient déjà une grosse notoriété et une maison de production... moi je n’avais rien ! J’y suis allé par fidélité, mais il ne fallait pas (sourire).

Avez-vous eu le droit à la rencontre avec Silvio Berlusconi et une éventuelle mallette à billets ?

Ah non, je n’ai même pas eu cet honneur ! Je n’ai même pas rencontré Silvio Berlusconi. En revanche, la Une voulait me retenir alors j’ai déjeuné avec Francis Bouygues. Sur le coup, j’ai vraiment hésité, c’était horrible. Mais sur la Cinq, on ne m’offrait pas plus d’argent, on me proposait un jeu quotidien, et je devais avoir une autre case plus talk-show, mais ça ne s’est jamais fait.

« Animateur à La roue de la fortune ? J’ai pris ça comme un rôle à l’époque »

Votre jeu quotidien était La porte magique, en access sur la Cinq. Vous étiez l’une des vitrines de la chaîne. Quel souvenir en gardez-vous ?

Je me suis vraiment bien amusé. J’avais envie de mettre de la bonne humeur, mettre les gens à l’aise... J’avais la pêche ! Jean-Luc Reichmann et Pascal Brunner, alors inconnus, y collaboraient. Et puis, c’était le programme qui marchait le mieux à l’époque sur la Cinq.

En parallèle, vous avez animé En route pour l’aventure, un jeu pour les enfants...

Oui il s’agissait d’un petit Fort Boyard pour enfants. Je travaillais beaucoup plus sur cette émission, car j’écrivais tous les textes, aidé par Jean-Luc Delarue, alors tout jeune. Je soignais un peu les histoires, je voulais que ce soit vraiment sympa. J’ai adoré faire En route pour l’aventure. Dernièrement, j’ai rencontré un acteur coréen et il m’a dit qu’il avait été candidat pour ce jeu (rires).

À l’inverse des Sabatier, Sebastien et autres Collaro, vous avez tenu beaucoup plus longtemps que les autres sur la Cinq... Comment s’est opéré votre départ ?

J’ai été viré tout simplement ! J’ai un peu déprimé pour le coup, je ne le cache pas. En plus, Marie-France Brière est partie sur la Deux, et ne m’a pas rappelé... D’un coup, on est des Dieux, le meilleur etc., et après on n’est plus rien ! J’ai dit : « L’animation, c’est fini, on ne va plus en parler !  » Heureusement, j’ai refait du théâtre assez vite, on m’a proposé des rôles dans des téléfilms, etc. Toute cette période a cependant été une belle parenthèse.

En plus des Mystères de l’amour, quel est le quotidien de Michel Robbe aujourd’hui ?

Je suis toujours là, tant que je m’amuse... Je donne toujours, pour le plaisir, des cours de théâtre dans un centre culturel. C’est pas mal de travail, mais c’est passionnant, et cela me permet de relire énormément de pièces. J’essaye par ailleurs de voir une cinquantaine de spectacles par an.

Va-t-on vous revoir dans la pièce Célibats sur cour avec Danièle Evenou ?

Oui, on devrait normalement la reprendre. Pour le coup, j’y ai un rôle en or. C’est un vrai comique de situation, avec de vrais sentiments. Je me suis vraiment éclaté à la jouer et j’aimerais beaucoup la refaire. On avait essayé de la monter à Paris, mais c’est difficile, car c’est le saut dans le vide. On l’a donc jouée en tournée.