Marianne James (Eurovision 2016) : « J’ai entendu les critiques et souhaité que la folie soit débarrassée de l’hystérie »
Pour la deuxième année consécutive, Marianne James commentera pour France 2 la finale du Concours Eurovision de la chanson aux côtés de Stéphane Bern. Pour cette 61e édition, la diva a débarqué à Stockholm dès dimanche dernier. Pour Toutelatélé, elle revient sur cette semaine très chargée et livre quelques secrets de fabrication…
Sébastien Dias : Comment se passe cette intense campagne de promotion de l’Eurovision 2016 ?
Marianne James : Je me régale. J’aime voyager, je connais bien l’Europe… Je sens que c’est ma place ici. Je détesterais qu’on me parle d’une autre nana pour le faire ! J’ai eu le même sentiment à la Nouvelle star et dans Prodiges.
Un vent de folie a soufflé sur France 4 lors des demi-finales ! Quel bilan tirez-vous de votre tandem avec Jarry ?
On s’est super bien entendus, on s’est beaucoup vannés. Il amené sa jeunesse et son expérience du stand-up. C’était de la folie mais avec de l’amour pour le programme et du respect pour les artistes.
Malgré tout, après l’émission de mardi, j’ai entendu les critiques et souhaité que la folie soit débarrassée de l’hystérie. Nous avons travaillé pour rectifier le tir et jeudi nous avons été parfaits. Nous étions respectueux tout en conservant notre humour, notre sel. On a tout de même envoyé du lourd : nous nous sommes mis à moitié à poil le temps d’une carte postale ! Pour France 2, avec Stéphane, on va apporter un tout petit peu plus de solennité mais autant de folie. L’enjeu, c’est de faire venir à nous de nouveaux téléspectateurs qui ne viendraient pas sinon, tout en respectant ceux qui aiment l’Eurovision mais ne sont pas assez nombreux.
« Pour France 2, avec Stéphane, on va apporter un tout petit peu plus de solennité mais autant de folie »
Avec le choix d’Amir, avez-vous remarqué un changement d’attitude de la part des délégations et des médias étrangers ?
Les étrangers n’ont jamais cessé d’aimer l’Eurovision et la France. D’ailleurs, il y a du Français un peu partout : le chanteur chypriote, les danseuses de Saint-Marin, l’un des danseurs de l’Arménie, la commentatrice australienne et même les paroles de l’Autriche ! C’est la France, qui, n’aimant pas être dans les derniers, s’est vexée. Depuis l’an dernier, on bataille contre le regard désabusé de certains observateurs. Il faut en finir avec cette tendance à la dépression et au bashing !
D’autant que l’Eurovision n’est en réalité qu’un jeu…
Ce sont les Jeux olympiques de la chanson. C’est la musique qui réunit tous ces pays. Certains sont en guerre et se côtoient le matin au petit déjeuner, font la fête jour et nuit. Ce n’est pas l’endroit pour faire de la politique. La candidate arménienne n’aurait pas dû brandir le drapeau de la région que son pays et l’Azerbaïdjan se disputent. Mais il est normal que ça arrive : nous sommes tous des citoyens.
Que pensez-vous de l’ordre de passage de la France ?
Amir passe en 11e position. C’est très bien car on va pouvoir teaser comme des malades ! Comptez sur moi pour attirer les téléspectateurs qui zapperont pendant la pub sur les autres chaînes. Et ils vont rester car le niveau est bon.
« Le représentant d’Israël, je l’adore. C’est l’une des plus belles voix de samedi soir, dans la lignée d’une Adèle »
Ce sera en effet une finale très disputée. Quels sont vos chouchous ?
Je trouve la Belgique incroyable. Et la Bulgarie, j’aime bien son côté entre Cindy Lauper et France Gall : quand la chanson est passée, on a coupé les casques, monté le son. On était debout dans la cabine ! L’Ukraine, ça m’a coupé les mots. Quand je ne peux plus parler, c’est qu’il s’est passé quelque chose. Cette chanteuse arrive avec une voix incroyable et un texte sur la déportation des Tatars de Crimée par Staline en 1944. Quant au représentant d’Israël, je l’adore. C’est l’une des plus belles voix de samedi soir, dans la lignée d’une Adèle. Enfin, la France bien évidemment : quand Amir arrive, on est au taquet !
Faites-vous du lobbying pour Amir auprès des commentateurs étrangers ?
Tout le temps. J’aime dire ce que j’aime. A force de faire ami-ami avec eux, quand ils sont à l’antenne, forcément ils sont comme des fous !
Et si vous vous mettiez dans la peau du représentant français à l’Eurovision, quelle chanson auriez-vous aimé interpréter ?
A part ABBA et son « Waterloo, « Rise like a phoenix » de Conchita Wurst. La « Fashion police » [la rubrique consacrée sur les réseaux sociaux aux looks les plus improbables de l’Eurovision, NDLR] était partie pour l’assassiner… sauf que ça chante et la chanson est merveilleuse. La scène s’enflamme et moi, ce soir-là je suis chez moi à Montélimar en famille, j’en ai les larmes aux yeux et je mets à voter, voter, voter…