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Karl E. Landler : « Le fait que Metal Hurlant Chronicles soit distribuée aux États-Unis m’amène déjà de bons retours »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 11/04/2014 à 18:21 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Débordant d’ambitions et de nouveaux projets, l’acteur français Karl E. Lander, très à l’aise dans les rôles d’action, a profité de son passage sur Paris pour se confier à Toutelatele. Il traite, à visage découvert, de ses deux nouveaux rôles d’envergure dans la série Metal Hurlant diffusée sur Ciné FX depuis le 5 avril.

Clément Gauthier : Comment Guillaume Lubrano, producteur et réalisateur de la série, a fait appel à vous pour interpréter Khondor et Byron dans cette nouvelle saison de Metal Hurlant Chronicles ?

Karl E. Lander : À travers quelques amis communs qui connaissaient le projet de Guillaume et mon profil plutôt porté sur l’action. Ils nous ont mis en relation. On s’est rencontrés et Guillaume m’a parlé de la saison 2 de Metal Hurlant. On a organisé le projet Khondor et on a bien bossé. Sur l’épisode avec Byron, on a réutilisé l’idée du masque. En fait, c’est ma réputation et notre réseau commun qui ont permis à ce projet d’aboutir.

Comment analysez-vous ces deux rôles ?

Les deux rôles ont été très différents. Pour Byron, j’avais déjà eu l’expérience du double tournage, car on tourne en anglais et en français pour la distribution. J’étais plus serein sur Byron car le personnage de Khondor avait un masque et il y a des effets spéciaux. C’est plutôt fatigant à jouer. Entre le double tournage et le make up, la pression était un peu plus haute par rapport à Byron qui était intéressant, car c’était un personnage plus noir. Au début de l’épisode, il y a une bénédiction ou une malédiction autour du château, les gens sont immortels. Certains le vivent bien, d’autres moins, comme mon personnage. J’interprète quelqu’un de plus usé, fatigué.

Comment s’organisait votre préparation pour devenir Khondor ?

J’ai fait toutes les séquences de ce personnage de bout en bout. Comme il y avait du make up, j’arrivais avant tout le monde sur le plateau et je repartais en dernier. Il fallait deux heures et demie le matin pour le maquillage et une heure et demie le soir pour l’enlever. Après onze journées intenses de tournage, j’étais bien fatigué. J’ai vraiment voulu faire vivre le masque en trouvant des mimiques, en articulant beaucoup, en exagérant les expressions du visage, pour que ça se voie à travers le masque. Les scènes d’action envoient du bois, grâce notamment à Fred, le chorégraphe.

Quel est l’avantage de travailler sur les versions anglaise et française ?

Pour Byron, on change les intonations, le jeu est un peu différent selon la musicalité de la langue. Par contre, sur le personnage de Khondor, il y a une grosse différence, car il a un masque. L’articulation et la musicalité se fondent sur une créature qui parle. L’anglais est plus valorisant de ce point de vue, car on peut traîner sur les voyelles, faire de longs mots. En français, ça fait bizarre de traîner sur les mots trop longs. Le personnage de Khondor est mieux rendu en anglais qu’en français. Pour l’anglais, il n’y a pas de jugement sur ce que l’on fait, on a, peut-être, plus de liberté.

Comment s’est déroulée la rencontre avec Frédérique Bel ?

Très bien, on s’est rencontré la veille du tournage. On a pris un pot avec l’équipe. Elle est très simple et à l’aise. On a tout de suite brisé la glace, sans courbette, ni politesse superflues. On s’est mis dans l’ambiance pour réaliser des cascades périlleuses ensemble le jour du tournage. Ça a été très simple, car on ne s’est pas mis de barrière. On est suffisamment grands et avons assez d’expérience. On s’est juste jetés à l’eau, ou sur le lit !

« Ma source d’inspiration principale est un acteur Mark Wahlberg, qui a un business model »

Quel bilan tirez-vous de votre parcours d’acteur, notamment marqué par les séries Alice Nevers ou Profilage ?

Ça avance. On grandit et on travaille de plus en plus. Je suis satisfait de ce qu’il m’arrive et des efforts que je donne. Plus je travaille, plus les gens veulent collaborer avec moi. Je me remets toujours en question pour progresser. Je me souhaite des projets, des films qui vont en festival. Le fait que Metal Hurlant soit distribuée aux États-Unis m’amène déjà de bons retours. Il faut que ça continue encore plus loin, encore plus fort.

À quoi aspirez-vous pour la suite de votre carrière ?

Je me dis que 2014 est l’année des challenges. Je me lance dans le « film making » donc je commence à réaliser et produire mes courts-métrages grâce à une société de production où je récupère les droits de scénario de longs métrages. Je cherche les projets qui me plaisent, à la télé ou au cinéma. Je ne crache pas sur le travail, certains projets de télé sont de très bonnes qualités et n’ont rien à envier aux longs métrages. Je trouve qu’il n’y a pas de frontière par rapport au métier d’acteur. Je souhaite m’émanciper, rentrer dans la production, développer les projets qui me plaisent.

Avez-vous des projets en cours ?

J’ai tourné un long-métrage à Los Angeles qui fait les festivals. Layover de Joshua Cadwell est en compétition officielle au festival de Seattle. Je tourne aussi pour le film Assassin. Je suis descendu en France, également pour terminer l’écriture d’un long-métrage avec un scénariste. On va essayer de faire produire un film d’action en France.

Avez-vous une source d’inspiration particulière dans votre métier ?

Ma source d’inspiration principale est un acteur Mark Wahlberg, qui a un business model. Il joue, produit, et est un des seuls qui puisse faire monter un projet sur son nom en trouvant des financements. J’aime beaucoup Leonardo DiCaprio aussi. Les personnes qui investissent l’argent et arrivent à être « executive producer ». C’est créer un business autour d’une passion. Je ne veux pas être frustré et donc, je veux m’émanciper pour faire ce que j’ai envie de faire, comme un gosse. Je ne veux pas avoir de regrets et ne pas être bridé par certaines personnes. Le mieux, c’est de s’écouter soi-même.