Hélène Mannarino (TMC, Jean-Paul Rouve) : « Rétroscopie prend le contre-pied des polémiques »
C’est une sorte de Retour vers le futur que propose TMC et Hélène Mannarino ce mercredi 16 décembre 2020 en prime time avec Rétroscopie. Le portrait futuriste de Jean-Paul Rouve vient inaugurer le nouveau pari d’une présentatrice familiarisée avec l’intime.
Joshua Daguenet : À lire le concept de Rétroscopie et la transformation de Jean-Paul Rouve en un senior de 83 ans pour son premier numéro, ce magazine est-il la recette idéale pour « faire du vieux avec du neuf » ?
Hélène Mannarino : Il y a cette notion, dans la vie des gens, du temps qui passe. Parfois, ça fait peur, ça angoisse ou ça excite. On souhaite tous se projeter ou alors se plonger dans notre passé. Rétroscopie est avant tout un programme pour s’amuser de tout cela, être sur le fil du présent et du futur qui ne s’est pas passé. Découvrir l’invité d’une autre façon avec une liberté de ton, car on a créé la vie de Jean-Paul Rouve de 2020 à 2050. L’émission mélange la fiction et le réel. Il y a des archives inédites, des sketchs cultes pour les fans des Robins des Bois.
Comment est née cette idée d’interviews parodiques et décalées avec de grandes personnalités françaises ?
C’est une idée née dans la tête du producteur Jérôme Revon. Elle a évolué avec notre coproducteur Jean-Paul Rouve, puis s’est transformée avec l’équipe dont je fais partie. Avec ces valeurs que l’on a tous et ces questions que l’on se pose souvent, on va s’amuser de tout ça. C’est aussi une façon de rire du politiquement correct, de faire preuve d’autodérision et Jean-Paul Rouve est comme ça. L’émission prend le contre-pied des polémiques et de fausses polémiques parfois. C’est le monde du cinéma qui rencontre le monde de la télé et chacun s’amuse des codes de l’autre.
Généralement, vos invités s’avancent-ils plutôt anxieux ou optimistes sur leur avenir ?
Ce que j’aime faire dans le Portrait inattendu sur Europe 1, c’est de parler du passé, ramener mes invités à l’enfance, aux souvenirs, cela rend heureux les gens et c’est pour ça qu’il y a beaucoup d’émotion. Je creuse beaucoup dans le passé. Sur le futur, je ne parlerais pas d’anxiété, il y a cette notion d’inconnue, mais surtout celle de vivre au jour le jour, un pas après l’autre, un projet après l’autre, avec des rêves. Peu importe l’âge, car un homme de 83 ans continue de rêver. L’anxiété ne se porte pas sur la carrière, mais sur le monde, on a tous vu ce qui s’est passé cette année et nous sommes tous égaux devant tout ça.
« L’anxiété des personnalités n’est pas portée sur leur carrière mais sur le monde »
Peut-on s’intéresser de la même façon à un homme et une femme sur le temps qui passe et cette peur de vieillir ?
Je pense que c’est la manière dont on amène les choses et notre travail de journaliste qui doit faire en sorte de réagir de la même manière. Aujourd’hui, l’âge est un chiffre qui varie d’année en année, dans la tête, j’ai eu des invités plus âgés avec des rêves d’ado, et j’ai rencontré des jeunes adultes avec des envies peut-être réservées davantage à un âge avancé. Je ne fais aucune différence dans les questions que je pose, même si Retroscopie est à part avec toute cette vie que l’on a inventée.
Le regard de la société est sans doute plus lourd sur la vieillesse des femmes...
Oui, à partir d’un certain âge, on a entendu des actrices dire qu’elles ne peuvent plus tourner, et c’est la même chose pour les gens qui font de la télé. Moi, je n’ai pas ressenti ça, mais plutôt la volonté de changer les choses. Des femmes plus âgées m’ont dit qu’elles avaient toujours envie et qu’elles étaient toujours passionnées. Pour celles qui le ressentent, c’est à la société de faire attention. Il est important de faire disparaître tout ça comme toutes les inégalités entre les femmes et les hommes, qu’il s’agisse de salaires ou de postes importants.
Après Jean-Paul Rouve, d’autres célébrités sont-elles déjà programmées pour les prochains numéros ?
Pour le moment, nous nous concentrons sur la première émission. Nous avons énormément travaillé en terme de recherches et en immersion sur Jean-Paul Rouve. Nous formons une petite équipe, nous avons travaillé sept jours sur sept. J’espère que les gens passeront un bon moment. Nous pouvons le faire avec tout le monde, car nous n’avons pas de limite dans le temps.
« Je suis attachée à la fidélité, je le resterai vis-à-vis du groupe TF1 »
Plongeons-nous alors en 2050, à quoi ressemblerait la Rétroscopie idéale d’Hélène Mannarino ?
J’espère beaucoup d’humour et des choses inattendues, car c’est ce que je privilégie sur Europe 1. J’aspire à continuer de faire mon métier sur ces trente prochaines années, garder ma passion, rencontrer des gens, aller à l’encontre des autres, être proche d’eux. J’aimerai aussi construire une vie de famille, j’ai des rêves de femme. Voyager aussi. Professionnellement, il s’agit de continuer à avoir des projets.
Si Rétroscopie est un nom envoyant au répertoire médical, c’est véritablement avec le plus sérieux Portrait inattendu que vous décortiquez vos invités sur Europe 1...
Oui, le Portrait inattendu est un travail non-stop depuis un an et demi. J’ai une relation permanente de confiance et de confidence à bâtir. Il me faut connaître et surprendre l’invité. Ce que j’ai proposé à Europe 1 a été à l’origine de cette envie pour Jérôme Revon que je sois sur le projet de Rétroscopie. Il m’écoute à la radio et il a voulu qu’on se rencontre.
Avec des rendez-vous sur LCI, TFX et désormais TMC, on vous imagine sur le groupe TF1 pendant un long moment...
Oui... Aujourd’hui, je suis très heureuse dans le groupe TF1 qui m’a confié mes premières responsabilités, mes premières émissions. Il me fait grandir et me fait confiance. Je suis attachée à la fidélité et je lui resterai fidèle. Je suis très heureuse là-bas, et surtout, c’est une pression, j’ai un devoir de remplir mes objectifs. Je ne veux décevoir personne. J’honore tout ça et c’est pour cela que je travaille autant. Je mesure la chance que le groupe TF1 puisse faire appel à moi sur autant de choses cette année.